Pierre-André Charrière, Fribourg
28 juin 2024 à 00:00
Nous voterons le 22 septembre sur une réforme de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP). La campagne a déjà commencé et un comité Oui LPP, basé chez Kommunikationsplan à Zurich, balance d’étranges arguments. Il estime notamment que la réforme «est positive pour la jeunesse».
En réalité, cette réforme s’acharne sur les jeunes. Elle leur inflige une triple augmentation de cotisation. La prime pour les moins de 35 ans passera de 7 à 9%. Elle sera prélevée sur une plus grande partie du salaire, ce qui la fera encore augmenter. Les jeunes devront en plus payer une cotisation pour financer des mesures de compensation dont ils et elles ne verront pas la couleur.
Et tout ça pour quoi? Pour essayer de compenser la baisse des rentes entraînée par la mesure principale de la réforme, la diminution du fameux taux de conversion. Les hypothèses standardisées publiées par l’Office fédéral des assurances sociales montrent que le compte n’y est pas. Une personne de 25 ans disposant d’un revenu annuel de 55 000 francs verrait sa cotisation mensuelle augmenter de 159 francs (la «part patronale» fait bien sûr partie du salaire). Une fois à la retraite, sa rente mensuelle augmenterait de 183 francs. Donc payer 159 francs par mois en plus pendant quarante ans (période de cotisation) pour recevoir 183 francs par mois de plus pendant vingt ans (durée de vie moyenne à la retraite), ce n’est vraiment pas avantageux.
Un non le 22 septembre permettra de s’attaquer aux vrais problèmes de la LPP: frais de gestion exorbitants, primes de risques trop élevées, garantie de bénéfice excessive pour les assureurs privés.
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
