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Courrier des lecteurs

Quand l’UDC prend ses aises


Xavier Koeb, Châtel-Saint-Denis

Xavier Koeb, Châtel-Saint-Denis

Aujourd’hui à 13:35

Temps de lecture : 2 min

Contrairement aux usages, des élus fédéraux UDC ont demandé le départ d’une conseillère fédérale démocratiquement élue et soumise à réélection. Je ne partage pas les vues de Viola Amherd, qui a annoncé entre-temps sa démission, mais la démocratie est ainsi faite qu’il faut accepter sa façon de gérer son département. Sinon, il ne fallait pas l’élire.

Un député UDC (encore) du Grand Conseil, à Fribourg, s’en prend à une eurodéputée française invitée à une soirée de débat. Sous prétexte que sa «personnalité est problématique» (La Liberté du 14 janvier). Donald 1er nouveau président des USA est pour le moins aussi une «personnalité problématique». Cela n’empêche pas le conseiller fédéral Rösti de le soutenir ouvertement. La dérive de l’UDC est inquiétante.

Et si le «Volksführer» autrichien Herbert Kikl, futur chancelier, était invité en Suisse, l’UDC manifesterait-elle son désaccord? De nombreux pays d’Europe sont en train de virer à l’extrême droite. L’UDC se sent donc pousser des ailes et se lance dans une attaque en règle contre tout ce qui ne lui plaît pas. On ne sait que trop comment cela se poursuit et se termine. Si vous n’êtes pas d’accord avec nous, vous êtes de dangereux gauchistes et syndicalistes. L’étape suivante, comme en Argentine, Hongrie, Algérie, Venezuela, Russie, la liste est longue, consiste à vous classer comme «terroriste».

Il y a trente-cinq ans, on a vécu le scandale des «fiches» qui concernait quand même 900 000 personnes en Suisse! Les partis de gauche et du centre chez nous doivent impérativement remettre l’UDC à sa place. Quand ce parti obtiendra 30% ou 40% des voix, il sera trop tard.