Agnès Jobin, Daniel Felder, Fribourg
5 février 2024 à 02:05
Que fait Fribourg de l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS) de la ville réalisé en 2004 par la Confédération? Le canton en préconise une application attentive. Mais la ville de Fribourg en fait ce qu’elle veut, sans justifier ses décisions. Les cantons de Fribourg et Soleure sont les seuls en Suisse qui donnent aux exécutifs communaux la compétence exclusive pour l’aménagement du territoire. L’ISOS ne protège pas seulement le patrimoine bâti lui-même, mais aussi son environnement immédiat.
En 2004 déjà, l’ISOS recommandait à la ville de Fribourg «de revoir sa politique de remplissage des espaces non bâtis, à considérer désormais comme les éléments structurants d’un site caractérisé par le rapport subtil des pleins et des vides». En 2019, le canton expliquait que «la planification de la densification ne doit ainsi pas se faire au détriment des poumons verts intégrés dans le tissu bâti, qui jouent un rôle important de corridor écologique».
Depuis vingt ans, systématiquement tous les espaces vides sont construits. On a vu les incohérences de la ville concernant les Hauts de Schiffenen et le dernier espace vert du quartier de Beauregard. L’ISOS a octroyé le plus haut niveau de protection au versant sud-ouest du vallon de Monséjour (terrains sous le chemin de Bethléem). La ville n’en a pas du tout tenu compte dans le PAD Africanum de 2019 qui prévoit la construction de trois tours d’une trentaine de mètres de hauteur. Ces immeubles seront plus hauts que ceux de Beauregard-Centre. Le versant est de la Vignettaz, protégé, sera défiguré définitivement.
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