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Forum/Courrier des lecteurs

Le libre marché impose les prix et nuit à l’agriculture


Jacques Studer, Fribourg

Jacques Studer, Fribourg

23 février 2024 à 13:35

Pour que les paysans redeviennent les acteurs de la politique agricole, comme le demande l’anthropologue Jérémie Forney (LL du 1.2), il faudrait qu’ils aient la possibilité de fixer les prix de leurs produits. Aujourd’hui, ceux-ci sont imposés par les grands distributeurs. La problématique est reconnue, mais les solutions manquent. Et pour cause, les représentants des milieux agricoles sont majoritairement issus des partis bourgeois, favorables à une économie libérale.

Le sujet est donc délicat et les défenseurs de l’agriculture préfèrent pointer du doigt les exigences en matière de protection de l’environnement. Le bouc émissaire est tout trouvé. Pire, l’Union suisse des paysans pactise avec les organisations faîtières de l’économie, pour mieux lutter contre toutes nouvelles normes environnementales. Dans ces conditions, les bonnes terres agricoles continueront à disparaître sous le bitume et le revenu agricole n’est pas près de s’améliorer. Et pourtant, bon nombre de paysans et paysannes sont sensibles à la protection de l’environnement et seraient disposés à en faire plus, si leur travail était reconnu et rémunéré correctement.

Le malaise, voire la misère, qui touche aujourd’hui le monde agricole est réel, les manifestations sont légitimes et la cause défendue est juste, mais attention à ne pas se tromper de cible. Ce ne sont pas les contraintes écologiques et administratives qui nuisent à l’agriculture, mais le libre marché qui dicte les prix des produits agricoles: des prix indécents qui méprisent la valeur du produit et le travail accompli.

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