Courrier des lecteurs. Cour des droits de l’homme: une minorité à ne pas oublier
Partager
Aude Morisod, ex-coordinatrice de l’Aumônerie catholique suisse des gens du voyage, Fribourg
27 juin 2024 à 11:00
Dans La Liberté du 22 juin est parue une interview de l’ambassadeur Claude Wild, avec en point de mire la candidature d’Alain Berset au poste de secrétaire général du Conseil de l’Europe («La Suisse en quête d’influence»). Bonne présentation des liens entre la Suisse et ce Conseil, et de la Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH).
Parmi les exemples évoqués, l’inaction climatique du pays récemment condamnée, les droits de l’homme violés en lien avec la guerre en Ukraine, les prisons secrètes de la CIA en Europe dénoncées par le défunt Dick Marty. Et surtout ce principe unique et assez extraordinaire, dit M. Wild: «Si un individu estime que son Etat n’a pas respecté cette convention (de la CourEDH), il peut, après épuisement des voies de recours internes, se tourner vers la CourEDH pour challenger la justice de son pays.»
Votre article a donc le mérite de montrer les enjeux actuels, dans le contexte des voix qui s’élèvent contre l’appartenance de la Suisse au Conseil de l’Europe. Cependant parmi les exemples évoqués plus haut à juste titre, qui impliquent la Suisse ou des Suisses, n’oublions pas les Yéniches et manouches citoyens suisses, reconnus comme minorités nationales. Nous verrons comment la Suisse gérera la question des atrocités commises à leur encontre à partir de 1926. Ces communautés, dont je suis proche, attendent des actes, et non seulement des mots, car à leur égard les lois pourtant ratifiées peinent à être appliquées jusqu’à aujourd’hui.