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Mary Wenker, Choosehumanity
8 juillet 2024 à 12:24
Elle n’a pas encore 19 ans, mais elle est déjà mère d’un enfant de 6 ans, fruit d’un abus, resté au pays. Un passé traumatique qu’elle traîne avec elle jusqu’en Grèce, qui lui accorde certes l’asile, mais comme avec les autres ne se préoccupe pas de son avenir. Elle ne poursuivra pas ses études, mais se retrouvera employée de maison, maltraitée. Je la rencontre à Fribourg, il y a quelques mois. Elle est parvenue à se rendre en Suisse, où elle dépose une nouvelle demande d’asile. Refus! «Vous avez peur d’être maltraitée si vous retournez en Grèce? Allez déposer une plainte à la police!» Tellement de Suisses ne savent pas (ne veulent pas savoir) comment ça fonctionne en Grèce…
Je suis à Athènes et je poste quelques images sur mon profil WhatsApp. Je reçois un message de cette jeune fille, qui m’annonce être à Athènes elle aussi, renvoyée de force le jour même… Elle a été convoquée au bureau du centre où elle se trouvait, on lui a demandé de rendre la clé de sa chambre, on a fichu ses affaires dans un sac en plastique. Embarquée, menottée, direction l’aéroport, sans un sou bien sûr! Qu’aurait-elle fait si le hasard n’avait pas provoqué notre rencontre? Si nous n’avions pas eu la possibilité de l’héberger dans l’un des appartements de notre association? Se serait-elle retrouvée sur le trottoir? A la rue, c’est sûr!
Certains cantons suisses se préoccupent du retour des déboutés comme elle… Ils mandatent par exemple le Service social international, qui encadre et soutient la personne durant quelque temps. Le canton de Fribourg s’y refuse. Ces vies sont-elles sans valeur pour lui? Peut-être serait-il temps que cela change…
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
