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Grande-Bretagne. Nouvelles libérations de détenus pour désengorger les prisons

Près de 1100 détenus ont commencé à être relâchés mardi. Il s'agit de la deuxième vague de libérations anticipées au Royaume-Uni, afin d'alléger la pression sur des prisons surpeuplées.

Les prisons britanniques se sont retrouvées surchargées (archives).KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 16:27, mis à jour à 16:43

Temps de lecture : 2 min

Le gouvernement a par ailleurs annoncé le lancement d'une mission qui doit étudier d'autres formes de sanctions pour les délinquants, à l'extérieur des prisons. Elle a été confiée à David Gauke, ancien ministre conservateur de la Justice. Parmi les options sur la table, des montres ou des applications connectées qui permettaient de suivre, en temps réel, la localisation des délinquants sous surveillance ou encore la mise en place de couvre-feux de 12 heures par jour.

"Je crois que le monde moderne nous offre l'opportunité de construire une prison en dehors de la prison, où les yeux de l'État suivraient un prisonnier de plus près que ne pourrait le faire un agent pénitentiaire", a déclaré la ministre de la Justice, Shabana Mahmood, devant la Chambre des Communes. Une semaine à peine après leur arrivée au pouvoir en juillet, les travaillistes avaient annoncé ces deux vagues de libérations anticipées pour soulager des prisons pleines à craquer.

Les détenus éligibles à une libération anticipée sous contrôle judiciaire ont pu en bénéficier lorsqu'ils avaient purgé 40% de leur peine, au lieu de 50% dans le passé. Le gouvernement a précisé que les agresseurs sexuels, et délinquants condamnés à plus de quatre ans de prison pour des "infractions graves avec violences", ne pouvaient pas prétendre à une libération anticipée.

"Proche de l'effondrement"

"Notre système carcéral était proche de l'effondrement (...) et si cela s'était produit, il y aurait eu une rupture de l'ordre public dans ce pays", a expliqué plus tôt Mme Mahmood sur la chaîne Sky news, ajoutant que celui-ci "est toujours soumis à de fortes tensions". "En août, il restait moins de 100 places de prison dans tout le pays", a-t-elle poursuivi, accusant le précédent gouvernement conservateur d'avoir ignoré les avertissements de la police et des magistrats.

Quelque 1700 détenus ont déjà été libérés le 10 septembre pour répondre à l'urgence, en plus du millier de prisonniers habituellement relâchés chaque semaine au Royaume-Uni. Quelques jours plus tard, il a été rapporté que 37 d'entre eux avaient été libérés à tort avant d'être renvoyés en prison, "une erreur qui ne se reproduira pas", a assuré Shabana Mahmood.

Un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a déclaré mardi qu'il partageait "la colère du public" face à des scènes de célébrations des détenus libérés, rapportées dans les médias, mais qu'"il n'y avait pas d'autre choix que d'agir". Fin septembre, la population carcérale d'Angleterre et du Pays de Galles, l'une des plus importantes en Europe, était retombée à 86.526, après un plus haut historique atteint en début de mois avant la première vague de libérations anticipées.