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Proche-Orient. Israël en guerre marque le 1er anniversaire de l'attaque du Hamas

Combattant sur plusieurs fronts, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban et ciblé le Hamas à Gaza qui l'a menacé d'une "douloureuse guerre d'usure" lundi, jour anniversaire de l'attaque la plus meurtrière de son histoire.

Un an après l'attaque du Hamas, des visiteurs sur le site du festival de musique Nova rendent hommage aux centaines de personnes tuées et enlevées près du kibboutz Reim, dans le sud d'Israël.KEYSTONE/AP/Ohad Zwigenberg

ATS
AFP

ATS et AFP

7 octobre 2024 à 01:13, mis à jour à 20:41

Temps de lecture : 2 min

Pendant qu'Israël se recueillait autour des familles endeuillées et des proches d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023, le mouvement islamiste palestinien et le Hezbollah ont tiré des roquettes contre Israël.

Au petit matin en Israël, une foule émue a donné le coup d'envoi des cérémonies à Réïm (sud), où au moins 370 personnes avaient été tuées le 7 octobre 2023, avant une foule d'hommages à travers le monde.

"C'est triste de voir tous ces jeunes gens qui ont été tués, comme s'ils avaient été choisis par une loterie diabolique. Ils étaient tous beaux, aimaient la vie, étaient venus pour danser et s'amuser, et leur vie s'est terminée de manière si tragique", déclare Odette Keilin Harlev, mère de Hila Keilin, tuée lors du festival de musique Nova à Réïm.

A Jérusalem, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël était "obligé de ramener" les otages et changeait "la réalité" sur le terrain pour qu'il n'y ait plus d'attaque semblable à celle du 7 octobre.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels, incluant les otages morts en captivité. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

"Très difficile"

Le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida, a affirmé que la situation des otages était "très difficile" et a par ailleurs promis une "bataille d'usure longue, douloureuse et coûteuse" pour Israël.

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, l'armée israélienne a poursuivi son offensive en affirmant avoir frappé l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah (centre), qui abritait selon elle des centres de commandement du Hamas.

Au Liban, six frappes israéliennes successives ont été menées sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah, selon un média officiel libanais.

L'armée israélienne a annoncé avoir frappé 120 cibles du Hezbollah "en une heure" dans le sud du pays, également un bastion du mouvement libanais pro-iranien.

Elle a en outre indiqué avoir envoyé des renforts pour appuyer deux divisions déjà déployées dans le sud du pays, où elle lancé une offensive terrestre le 30 septembre.

Selon l'armée, "environ 135 projectiles" ont été tirés par le Hezbollah.

Promettant de continuer à combattre "l'agression" israélienne, le mouvement libanais a qualifié Israël d'entité "cancéreuse" qui doit être "éliminée" à terme.

"Tournant dans l'histoire"

La guerre à Gaza et au Liban s'accompagne d'une escalade entre Israël et l'Iran, allié du Hamas et du Hezbollah, alors qu'Israël a menacé de riposter après le tir de 200 missiles le 1er octobre contre son territoire, faisant redouter un embrasement au Moyen-Orient.

L'Iran a qualifié l'attaque du 7 octobre de "tournant dans l'histoire" de la lutte des Palestiniens contre Israël.

Un an après le début d'une offensive dévastatrice israélienne de représailles à Gaza avec pour objectif de détruire le Hamas, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a affirmé que le territoire palestinien avait été transformé en "cimetière".

Il a aussi évoqué la "souffrance indicible" des otages israéliens à Gaza.

Des secteurs entiers de la bande Gaza ont été réduits en ruines, la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et au moins 41'909 Palestiniens y ont été tués, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont pénétré dans le sud d'Israël, utilisant explosifs et bulldozers pour franchir la barrière entourant Gaza, tuant à l'aveugle dans des kibboutz, des bases militaires et sur le site du festival Nova.

Les dirigeants occidentaux ont maintes fois souligné le droit d'Israël à se défendre, tout en affirmant le droit des Palestiniens à un Etat et la nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne des territoires palestiniens qui dure depuis des décennies.

"Affamés, effrayés"

"On a le sentiment que le monde s'est arrêté le 7 octobre", a raconté une déplacée de 26 ans, Israa Abou Matar, à Deir al-Balah. "Je vieillis en voyant mes enfants affamés, effrayés, faire des cauchemars et hurler à cause du bruit des bombardements".

Après avoir affaibli le Hamas, l'armée israélienne a déplacé à la mi-septembre l'essentiel de ses opérations au Liban, contre le Hezbollah qui a ouvert un front le 8 octobre contre Israël en soutien au Hamas.

Depuis octobre 2023, plus de 2000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus d'un millier depuis l'intensification des bombardements israéliens le 23 septembre, selon les autorités.

Et environ 1,2 million de personnes ont été déplacées, tandis que plus de 400'000 personnes au Liban ont fui en Syrie voisine, d'après la même source.

Israël a promis de combattre le Hezbollah jusqu'à "la victoire", afin de permettre le retour dans les régions frontalières du Nord des 60'000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants du mouvement libanais.