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Ukraine. Zelensky: pourparlers avec Moscou «dépendant» de l’élection aux USA

La possibilité d’entamer des négociations avec la Russie «dépendra» du résultat de la présidentielle aux Etats-Unis, a estimé Volodymyr Zelensky. Le 1er ministre indien Narendra Modi a lui plaidé en Russie devant Vladimir Poutine pour un retour rapide de la paix.

L’Ukraine craint qu’une victoire de l’ex-président républicain Donald Trump, qui a critiqué l’aide militaire versée à Kiev depuis le début de l’invasion russe de ce pays en février 2022, n’entraîne un assèchement de ces fonds.KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET

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ATS et BLG

Aujourd’hui à 14:55, mis à jour à 15:44

Temps de lecture : 3 min

«À mon avis, cela dépend en premier ordre des élections aux États-Unis», allié clé de Kiev face à la Russie, a-t-il déclaré lors d’une rencontre lundi avec un groupe de journalistes, dont l’AFP, qui était sous embargo jusqu’à mardi.

Les Russes «observeront la politique des États-Unis sur cette question. Et les États-Unis feront connaître leur politique très rapidement, après l’élection, à mon avis», a-t-il poursuivi, estimant qu'«ils n’attendront pas janvier», quand le nouveau président américain prendra ses fonctions.

Crainte d’un retour de Trump

L’Ukraine craint qu’une victoire de l’ex-président républicain Donald Trump, qui a critiqué l’aide militaire versée à Kiev depuis le début de l’invasion russe de ce pays en février 2022, n’entraîne un assèchement de ces fonds.

M. Zelensky n’a pas souhaité aborder ce sujet épineux tout en assurant avoir eu de «bonnes» réunions tant avec M. Trump et qu’avec sa rivale démocrate Kamala Harris lors de sa visite aux Etats-Unis en septembre.

«J’ai eu une bonne rencontre avec Trump. Elle a été aussi positive que possible. Et j’en suis content», a-t-il dit se félicitant également d’une «très bonne réunion avec Harris».

Entrée dans l’Otan

Le président ukrainien a par ailleurs espéré que Washington pourrait donner son accord à l’invitation officielle de l’Ukraine dans l’Otan malgré sa guerre avec la Russie, un projet crucial de Kiev auquel les États-Unis restent opposés.

«Après les élections, nous espérons une réaction plus positive de la part des États-Unis» qui «ne veulent pas» faire de changements de position importants pendant la campagne électorale, a-t-il estimé.

Un éventuel soutien américain devrait également pousser l’Allemagne à faire de même, a déclaré le chef de l’État ukrainien. À ce jour, «la partie allemande est sceptique quant à notre adhésion à l’Otan», a constaté M. Zelensky, estimant qu'«ils ont peur» de la «réaction russe».

«Nous allons devoir tous travailler dur avec la partie allemande. Mais il n’en reste pas moins que les États-Unis auront une influence sur ce dossier», a-t-il dit.

L’Ukraine veut obtenir une invitation dans l’Otan aussi vite que possible, bien qu’environ 20% de son territoire soit occupé par la Russie, et intégrer officiellement l’Alliance après la fin de la guerre, a expliqué M. Zelensky.

«Aujourd’hui, nous voyons un consensus de la majorité des alliés» au sujet d’une telle invitation, a assuré le chef de l’État en citant la Hongrie et la Slovaquie parmi les autres pays réticents, dont la position pourrait selon lui changer après celle de Washington.

Modi pour un retour de la paix

Le Premier ministre indien Narendra Modi a de son côté plaidé mardi en Russie devant Vladimir Poutine pour un retour rapide de la paix en Ukraine, avant leur entretien en marge du sommet des Brics à Kazan.

«Nous croyons que les conflits ont vocation à être résolus uniquement pacifiquement. Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité», a déclaré le dirigeant indien face au président russe.

M. Modi a expliqué être «en contact permanent» avec Vladimir Poutine, lequel a salué «le partenariat stratégique» entre les deux pays à l’occasion de ce sommet où le maître du Kremlin entend démontrer l’échec de la politique occidentale d’isolation et de sanctions contre son pays.

Equilibre délicat

Narendra Modi tente d’entretenir un équilibre délicat entre les liens historiquement solides de son pays avec Moscou et sa volonté de se rapprocher des Occidentaux pour contrer son grand rival régional chinois.

Depuis 2022, le dirigeant indien s’est gardé de condamner l’assaut russe en Ukraine, et prône le dialogue entre les deux pays et s’est même proposé en médiateur.

L’Ukraine sera également au menu jeudi avec une rencontre annoncée par le Kremlin entre Vladimir Poutine et Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU.

L’ONU n’a toutefois pas confirmé cette rencontre, la première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022, dans la foulée du début de l’attaque russe contre l’Ukraine.

Après le Premier ministre indien et dans la ligne de sa volonté affichée de concurrencer «l’hégémonie» occidentale, Vladimir Poutine doit rencontrer le président chinois Xi Jinping à l’occasion de ce sommet décrit par le Kremlin comme «l’événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie».