Environnement. Jeune écolo colombien menacé: experts de l'ONU inquiets
Des experts de l'ONU ont exprimé leur inquiétude après les centaines de menaces reçues par un jeune écologiste colombien, déjà forcé à l'exil pour son combat pour la défense de la planète. Ulettre révélée mercredi soir met en cause des élus colombiens.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 18:17, mis à jour à 18:23
Aujourd'hui âgé de 15 ans, Francisco Vera, grosse paire de lunettes et bouille souriante, s'est fait connaitre dans son pays dès l'âge de neuf ans sur les réseaux sociaux pour ses prises de position en faveur de l'environnement.
Fondateur d'une association locale, les "gardiens de la vie", il est devenu "ambassadeur de bonne volonté" pour l'Union européenne et "défenseur du climat" pour l'Unicef en Amérique latine.
En 2021, de premières menaces de mort sur les réseaux l'avaient forcé à s'exiler en Espagne avec sa famille.
"Nous exprimons notre vive inquiétude face aux attaques virtuelles persistantes, aux incidents d'intimidation et de harcèlement numériques, y compris les menaces de mort, à l'encontre de" Francisco, ont déclaré dans une lettre commune cinq experts de l'ONU, adressée aux gouvernements colombien et espagnol.
Sous la direction de Mary Lawlor, rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits humains, ils avertissent que les attaques "semblent être directement liées à ses activités pacifiques de défense des droits de l'Homme et de la justice climatique".
En janvier 2021, un compte anonyme sur le réseau X avait menacé: "je te coupe les doigts pour voir si tu continues à parler d'environnement et de dignité". Ces attaques numériques se sont alors multipliées, dont certaines "ont été initiées ou aggravées par des personnalités politiques colombiennes, quelques-unes occupant même des fonctions électives", selon les experts de l'ONU.
Une voix "très importante"
Selon ces mêmes rapporteurs, ces attaques et menaces "se sont poursuivies" jusqu'en 2024, conjuguées à de "fausses informations", se "propageant même hors de la Colombie jusqu'à l'Espagne".
"L'UE travaille avec Francisco depuis des années. Il est devenu une voix très importante pour les enfants et les jeunes sur les questions environnementales, en Colombie et dans le monde", a commenté à l'AFP l'ambassadeur de l'UE à Bogota, Gilles Bertrand.
"Il est grave et profondément triste qu'il continue de recevoir des menaces et qu'il n'ait pas pu retourner en Colombie ces dernières années", a déploré M. Bertrand, lui exprimant "notre entière solidarité".
Selon Global Witness, la Colombie est le pays le plus meurtrier pour les activistes écologistes, avec 79 des 196 assassinats de ces militants recensés dans le monde en 2023.