Présidentielle américaine. Harris et Trump avancent vers le sprint final de leur campagne
Jusqu’à la dernière heure du dernier jour, Kamala Harris et Donald Trump poursuivent vendredi au pas de charge leur grand duel à distance pour la Maison Blanche, mais sans trop s’éloigner: les deux candidats ont chacun donné rendez-vous à leurs partisans à Milwaukee.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 14:32, mis à jour à 16:36
Dans la plus grande ville du Wisconsin, la démocrate recevra le soutien sur scène de la célèbre rappeuse Cardi B, après avoir tout récemment obtenu celui de Beyoncé, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez ou encore de la superstar du basket LeBron James.
Le républicain devrait lui continuer à faire ses choux gras de la dernière gaffe du président Joe Biden, qui a qualifié les supporteurs trumpistes d'«ordures», avant de se reprendre.
Selon des médias, il a également prévu d’être le premier candidat majeur de cette présidentielle 2024 à se rendre à Dearborn, dans le Michigan. Il s’agit de la plus grande ville américaine à population majoritairement d’origine arabe, un électorat qui s’est relativement détaché des démocrates car mécontent de l’appui de l’administration Biden/Harris à la guerre menée par Israël à Gaza.
Le Wisconsin est un symbole de l’imprédictibilité de cette élection, tellement serrée qu’elle risque de se jouer à quelques dizaines de milliers de voix.
Cet Etat donnant sur le lac Michigan a basculé pour Donald Trump en 2016, puis pour Joe Biden en 2020, avec moins d’un point de pourcentage à chaque fois.
L’actuel président l’avait emporté avec près de 21’000 voix d’avance, contre un avantage d’environ 80’000 voix en Pennsylvanie et 154’000 voix dans le Michigan.
Ces trois Etats-clés historiquement industriels du nord du pays font partie du «mur bleu», la couleur des démocrates, c’est-à-dire qu’ils sont censés pouvoir propulser le candidat du parti à la Maison Blanche.
Courtiser chaque voix
Mais cela, c’était avant l’irruption du tonitruant Donald Trump dans la politique américaine.
Le républicain avait créé une déflagration en remportant il y a huit ans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, avant de les perdre en 2020.
Encore quatre ans plus tard, l’issue de la bataille se déroulera dans un mouchoir de poche.
A quatre jours de la présidentielle et à 80 jours exactement de l’installation de Kamala Harris ou de Donald Trump dans le Bureau ovale, la tension continue de monter.
Le camp de Donald Trump a déjà commencé à alimenter sur les réseaux sociaux l’idée que des irrégularités étaient commises dans les opérations de vote.
«Si nous parvenons à maintenir la tricherie au plus bas, nous remporterons une immense victoire», a encore lâché Donald Trump jeudi soir lors d’une interview en public avec l’animateur conservateur Tucker Carlson en Arizona.
Lors de cette même discussion, il a accusé Liz Cheney, sa bête noire politique, d’être une «va-t-en-guerre radicale».
«Mettons-la fusil en main face à neuf canons d’armes lui tirant dessus. Voyons ce qu’elle en penserait. Vous savez, avec les armes braquées sur elle», a déclaré Donald Trump, en évoquant l’image d’un peloton d’exécution.
Liz Cheney, la plus célèbre opposante républicaine à Donald Trump, a répondu par un message sur X.
«Voici comment les dictateurs détruisent les nations libres. Ils menacent de mort ceux qui parlent d’eux en termes défavorables. Nous ne pouvons pas confier notre pays et notre liberté à un homme mesquin, vindicatif, cruel et instable qui compte être un tyran».
En meeting à Las Vegas, Kamala Harris a, elle, dépeint le milliardaire comme un «homme de plus en plus instable, obsédé par la vengeance, rongé par les griefs, et qui aspire à un pouvoir sans contrôle».
Mauvaises statistiques
Deux tiers des Américains redoutent des violences et déjà à Washington, autour de la Maison Blanche, des commerces décident de protéger leur vitrine de panneaux de contreplaqué.
La cheffe de la police de Washington, Pamela Smith, a affiché sa fermeté. «Je veux être très claire: nous ne tolérerons aucune violence d’aucune sorte. Nous ne tolérerons aucune émeute», a-t-elle averti cette semaine.
Kamala Harris ne pourra pas compter sur une dernière bonne nouvelle concernant l’emploi. En effet les créations d’emplois ont ralenti fortement et bien plus qu’attendu en octobre aux États-Unis, sous l’effet cumulé de grèves et de deux ouragans, malgré un taux de chômage stable à 4,1%.