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Monde

«Encore une fois, ce sont les plus pauvres les plus impactés»

Bernard Charrière partage sa vie entre le canton de Fribourg, où il possède l’hôtel La Belle Croix à Romont, et la région de Marrakech, où il réside depuis 20 ans. Actif dans l’immobilier, il habite avec sa famille sur le site résidentiel du golf Samanah, à quelque 40 km de l’épicentre du séisme.


Pascal Fleury

Pascal Fleury

10 septembre 2023 à 19:20

Temps de lecture : 1 min

Témoignage » «L’épicentre se trouve dans les contreforts de l’Atlas. C’est là qu’il y a eu le plus de morts et de villages détruits. La vieille ville de Marrakech a aussi été touchée, les bâtiments anciens ayant souvent été mal construits. Au Maroc, il existe des normes antisismiques depuis l’an 2000. Le secteur du bâtiment en tient compte, mais de nombreuses personnes construisent leur maison elles-mêmes. Et dans les petits villages, il y a peu de contrôle de la part des autorités. Sur le site du golf Samarah, où nous habitons, qui compte environ 200 maisons, nous avons eu très peu de dégâts, juste des miroirs et vases brisés, et quelques microfentes sur les murs. Quand la terre s’est mise à bouger, j’ai pris ma femme par le bras, et avec nos deux enfants, nous sommes descendus dans le jardin. Ça a beaucoup secoué. Nous avons attendu les répliques, puis après trois quarts d’heure, nous sommes retournés nous coucher.

»Le tourisme, très important pour la région, ne devrait pas être durablement touché par cette catastrophe. Actuellement, c’est le boom à Marrakech. A la mi-octobre, la ville doit accueillir pour une semaine le Fonds monétaire international. Le FMI a fait un don de 300 millions de dollars pour rénover la cité d’ici-là. Tous les hôtels et «riads» de la médina sont «bookés». J’étais en ville ce dimanche matin: seule une petite minorité des maisons en pisé proposant des chambres d’hôte se sont effondrées. Il y aura bien sûr des travaux à faire dans le centre historique, en particulier dans le quartier juif du Mellah, mais ce sont surtout les campagnes qui ont souffert.

»Dans les villages détruits – dont certains sont situés au pied du djebel Toubkal, un sommet très prisé des touristes –, les gens ont tout perdu. C’est dramatique, mais encore une fois, ce sont les plus pauvres qui ont été impactés. Nous avons déjà reçu un appel de soutien de l’Alliance française, où notre fille va à l’école. On nous demande de fournir des couvertures, des produits de première nécessité, de la nourriture non périssable ainsi que des habits chauds, car il commence déjà à faire frais à mille mètres d’altitude. Une aide matérielle de la Suisse serait la bienvenue dans ces montagnes.»

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