Logo

Allemagne. Musk flatte l'AfD - manifs contre l'extrême droite allemande

Elon Musk a appelé samedi les partisans de l'extrême droite allemande réunis à un meeting électoral à être "fiers d'être allemands". Le milliardaire américain s'exprimait en pleine polémique après son salut controversé considéré comme nazi par certains.

Des dizaines de milliers d'Allemands ont manifesté samedi dans plusieurs villes du pays contre l'extrême droite et l'AfD en particulier.KEYSTONE/AP/Ebrahim Noroozi

ATS
AFP

ATS et AFP

25 janvier 2025 à 20:37, mis à jour à 22:41

Temps de lecture : 2 min

"C'est OK d'être fier d'être allemand. Battez vous pour un avenir radieux pour l'Allemagne", a déclaré l'homme le plus riche de la planète en intervenant en direct par vidéoconférence devant quelque 4.500 sympathisants de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) réunis à la Foire de Halle (est).

Il a réitéré son soutien à ce parti qui incarne selon lui "le meilleur espoir pour l'Allemagne", recueillant des applaudissements nourris du public réuni à ce grand meeting devant lancer la campagne de l'AfD pour les législatives du 23 février.

Son intervention inédite tombe à un moment où l'homme d'affaires américain fait l'objet de nombreuses critiques après avoir effectué à deux reprises un salut, décrit par certains comme "fasciste" ou "nazi", tandis que d'autres défendent "un geste maladroit" lors d'un meeting de Donald Trump lundi soir.

"Se battre, se battre, se battre"

Lors de son intervention très décousue samedi, Musk a loué la "nation allemande" qui remonte à "des milliers d'années". Il a dit avoir lu aussi que l'empereur romain Jules César avait déjà été "impressionné" par la combativité des tribus germaniques.

Enfin il a repris sa diatribe habituelle contre l'actuel gouvernement du chancelier Olaf Scholz, qui, affirme-t-il, "réprime agressivement la liberté d'expression".

Elon Musk avait par le passé qualifié le dirigeant social-démocrate de "fou" et "d'imbécile incompétent".

L'AfD doit donc "se battre, se battre, se battre", notamment pour "plus d'autodétermination pour l'Allemagne et pour les pays d'Europe et moins de Bruxelles", a-t-il dit.

Le patron de SpaceX et Tesla, devenu allié et appui financier de Donald Trump lors de la campagne présidentielle en 2024, a multiplié récemment les déclarations tonitruantes de soutien aux partis d'extrême droite en Europe, utilisant souvent X comme porte-voix.

Son ingérence dans les affaires européennes a été décriée par de nombreux dirigeants du Vieux Continent, à l'exception notable de la première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni.

Le 21 décembre 2024, Elon Musk avait officiellement déclaré sur X son soutien à la formation d'extrême droite allemande en écrivant: "seule l'AfD peut sauver l'Allemagne".

Début janvier, il avait organisé un échange sur sa plateforme avec la coprésidente de ce parti Alice Weidel pour réitérer son soutien.

Samedi, elle a chaleureusement remercié le milliardaire. "Nous vous souhaitons à vous, au président Donald Trump et au vice-président JD Vance, le meilleur pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a-t-elle lancé.

Manifestations contre l'Afd

L'AfD pointe actuellement en deuxième position des sondages pour les législatives du 23 février avec 20%, derrière les conservateurs de la CDU/CSU avec 30% des intentions de vote.

Le parti hostile aux migrants profite d'une série d'agressions sanglantes qui ont ébranlé le pays ces derniers mois et dont les auteurs étaient étrangers, qui ont enflammé le débat sur la politique migratoire.

Mercredi, une nouvelle attaque au couteau dans la ville bavaroise d'Aschaffenbourg (sud), commise par un Afghan en situation illégale et souffrant de troubles psychiatriques, a coûté la vie à un petit garçon de 2 ans et à un homme de 41 ans qui s'était interposé.

Samedi a aussi été une journée de mobilisation contre l'AfD: des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour "faire barrage" à l'extrême droite, notamment à Cologne à l'ouest (40'000 selon la police) et Berlin (35'000).

Les protestataires ont défilé pacifiquement, portant des pancartes où figuraient "Les nazis dehors" ou "l'AfD n'est pas une alternative".

A Berlin, devant l'emblématique porte de Brandebourg, ils ont formé la nuit venue "une mer de lumière pour la démocratie", avec leurs téléphones portables, brandissant des lettres formant le mot "Résistance", ont constaté des journalistes de l'AFP.

Environ 9100 personnes ont aussi protesté contre l'AfD à Halle, où quelques incidents ont eu lieu, selon la police locale qui a annoncé l'ouverture de treize enquêtes pénales, notamment pour coups et blessures et insultes.