Médecine. L'obésité et le surpoids stigmatisés sur X
La majorité des tweets véhiculent des sentiments négatifs sur le surpoids et l’obésité. Une étude genevoise pointe du doigt la discrimination propagée par les réseaux sociaux.
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ATS
Aujourd’hui à 10:53, mis à jour à 10:58
En analysant des tweets (aujourd’hui appelés X) publiés sur l’obésité entre avril 2019 et décembre 2022, une étude des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et de l’Université de Genève (UNIGE), publiée mercredi, révèle que près de sept tweets sur dix propageaient des opinions négatives sur le surpoids et l’obésité.
L’étude conduite par Jorge César Correia et Zoltan Pataky a été menée en collaboration avec des scientifiques des universités de Liverpool et de la Fondation NHS Greater Manchester Mental Health. Elle a examiné les sentiments du grand public, de personnalités politiques, de célébrités et d’organisations concernant l'obésité à l'aide de 53'414 tweets publiés en anglais, sur ce thème, entre avril 2019 et décembre 2022, en pleine pandémie de Covid-19.
L’analyse de ces tweets a révélé qu’ils étaient majoritairement négatifs (69,36%) et en augmentation, tandis que les neutres (20,91%) et positifs (9,73%) étaient stables. Les tweets en lien avec l’obésité étaient également très souvent associés au racisme, à des choix de vie différents et à des phénomènes sociaux, tels que la consommation de substances illicites et d’alcool.
L’étude démontre que les représentations négatives de l’obésité par des personnalités politiques et des célébrités contribuent à des sentiments négatifs du public et à la perpétuation de stéréotypes et de préjugés à l’encontre des personnes obèses et en surpoids. Cette stigmatisation peut entraîner des conséquences sur la santé mentale et le bien-être de ces personnes, mais aussi avoir des effets néfastes sur la santé publique, indiquent les HUG mercredi dans un communiqué.
Le rôle des personnes influentes
Les pics de critiques ont été corrélés à des événements politiques et des commentaires de célébrités aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Ainsi, de nombreux messages négatifs ont été diffusés lorsque des personnes célèbres, en surpoids, ont été hospitalisées pour Covid-19, lorsque le président des États-Unis a annoncé vouloir perdre du poids ou lors du lancement d’une campagne du gouvernement britannique contre l’obésité.
Lorsque des personnes connues publient des commentaires ou des opinions négatifs sur l’obésité, les personnes abonnées sont plus susceptibles de s’engager dans des conversations similaires, perpétuant ainsi davantage la négativité. Ces résultats pourront être utiles lors de l’élaboration des politiques de santé publique, des stratégies de prévention et des approches thérapeutiques, notent les HUG.
L’équipe scientifique a eu recours à une plateforme, basée sur l’intelligence artificielle, de classification de textes affinée sur environ 198 millions de tweets pour diverses applications, y compris l'analyse des sentiments dans huit langues différentes. Ces travaux sont publiés dans le Journal of Medical Internet Research.