Etats-Unis. Le tueur présumé d'un patron de l'assurance santé au tribunal
Luigi Mangione, le jeune Américain accusé d'avoir assassiné un patron de l'assurance santé pour se venger contre ce secteur, a comparu vendredi au tribunal de New York. Des dizaines de soutiens et de curieux étaient présents pour l'apercevoir.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 03:25, mis à jour à 03:33
Menotté aux mains et aux chevilles, revêtu d'un gilet pare-balles, le jeune homme de 26 ans a comparu durant une brève audience de procédure, dans une salle comble du tribunal de Manhattan.
Plusieurs dizaines de personnes, en majorité des jeunes, ont longuement patienté dans le couloir, tandis que d'autres manifestaient devant le tribunal, malgré un froid glacial, en tenant des pancartes "Free Luigi" ("libérez Luigi") ou "Vous pouvez emprisonner un homme, mais vous ne pouvez pas emprisonner un mouvement".
"Je ne justifie pas la violence", mais "je ne tolère pas non plus que l'industrie américaine de la santé donne la priorité aux profits plutôt qu'aux vies humaines", a déclaré l'une des manifestantes, Lindsay Floyd. Elle espère que cette affaire provoquera "un débat sérieux sur la réforme des soins de santé" dans le pays.
Tué en pleine rue
Luigi Mangione a été arrêté le 9 décembre. Il est accusé d'avoir assassiné cinq jours plus tôt, en lui tirant dans la tête en pleine rue à New York, le directeur général du premier assureur santé privé du pays, UnitedHealthcare, Brian Thompson.
Il a été inculpé et a plaidé non coupable de meurtre "terroriste" devant la justice de l'Etat de New York, où il encourt la prison à vie. Il est aussi poursuivi par la justice fédérale.
L'assassinat de sang-froid du patron de 50 ans, marié et père de deux enfants, dont les images captées par des caméras de vidéosurveillance ont fait le tour du monde, a choqué. Mais de nombreuses réactions ont aussi montré la colère profonde que des Américains éprouvent à l'encontre des programmes d'assurance santé, accusés de privilégier leurs profits au détriment des soins et de refuser des remboursements ou de faire traîner les procédures en longueur.