Brésil. Le parquet brésilien inculpe Bolsonaro pour un projet de putsch
Le parquet brésilien a inculpé mardi l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro pour un projet présumé de «coup d'Etat» visant à empêcher le retour au pouvoir de son successeur Lula après le scrutin de 2022. Trente-trois autres suspects sont également mis en examen.
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ATS et AFP
19 février 2025 à 01:25, mis à jour à 09:56
L’ancien président du Brésil (2019-2022) et les 33 autres suspects sont «accusés d’avoir incité et exécuté des actes contraires aux trois pouvoirs et à l'Etat de droit démocratique», a déclaré le parquet dans un communiqué.
Selon le parquet, cette conspiration présumée «avait pour chefs le président [Bolsonaro] et son candidat à la vice-présidence, qui alliés à d’autres individus, civils et militaires, ont tenté d’empêcher, de façon coordonnée, que le résultat de l’élection présidentielle de 2022 soit appliqué».
«Les investigations ont révélé [que le plan de coup d'Etat] envisageait jusqu’à la mort du président et du vice-président élus, ainsi qu’un juge de la cour suprême. Ce plan avait le consentement du président» Bolsonaro, a précisé le parquet.
Cette inculpation est basée sur un rapport d’enquête de la police fédérale, selon lequel l’ancien président du Brésil (2019-2022) a «planifié […] et a pris part de façon directe» à ce projet présumé de coup d'Etat.
Manque de soutien de l’armée
Ce projet n’a pas abouti «en raison de circonstances allant contre sa volonté», notamment du manque de soutien des principaux chefs de l’armée brésilienne, selon ce rapport de 800 pages présentant des preuves réunies durant deux ans d’enquête.
Une «dernière tentative» a eu lieu le 8 janvier, lors des émeutes de Brasilia, quand des milliers de bolsonaristes ont saccagé les lieux de pouvoir à Brasilia, une semaine après l’investiture de Lula, a souligné le parquet. Ils ont été «encouragés» par l’ex-président et les autres membres de la conspiration présumée.
Jair Bolsonaro, 69 ans, a toujours clamé son innocence, se disant victime de «persécution» politique. «Je ne suis pas du tout inquiet au sujet de ces accusations», a-t-il affirmé mardi à des journalistes, après un déjeuner avec des dirigeants de l’opposition à Brasilia.
Interdit de quitter le Brésil depuis février, l’ex-président est inéligible jusqu’en 2030 pour désinformation sur le système d’urnes électroniques utilisé lors du dernier scrutin.
Il espère toutefois faire annuler cette condamnation pour se présenter à la présidentielle en 2026, face à Lula dont la popularité est en berne, selon un sondage publié la semaine dernière par l’institut de référence Datafolha.