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Commerce et développement. Le commerce maritime devrait progresser de 2% cette année

Le commerce maritime devrait progresser de 2% cette année, selon ONU Commerce et Développement (CNUCED). Il devrait être porté par les marchandises en vrac comme le charbon ou les céréales, a précisé mardi l'agence onusienne à Genève.

ONU Commerce et Développement (CNUCED) dirigée par Rebeca Grynspan s'inquiète des tensions qui pourraient affecter le trafic maritime (archives).KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

ATS

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Aujourd’hui à 17:30

Temps de lecture : 3 min

Le trafic de conteneurs, qui avait pris 0,3% l'année dernière, devrait se relancer de 3,5%. Mais la croissance à moyen terme de ces volumes, 2,4% par an pour le commerce maritime et 2,7% pour les conteneurs, dépendra de la situation en Ukraine ou au Proche-Orient. Elle devrait être portée par les avancées technologiques, les énergies renouvelables et les investissements dans les infrastructures maritimes.

"La menace d'une réduction de ces prévisions semble élevée", a toutefois dit à la presse la directrice de la division des technologies, Shamika N. Sirimanne. Les décisions politiques des autorités ou encore l'augmentation du protectionnisme devront être surveillées.

L'année dernière, la capacité d'approvisionnement des navires a elle augmenté de 8,2%. La demande a été plus importante en raison des tensions politiques qui ont provoqué un détournement du trafic maritime et des livraisons plus longues.

Si la situation se normalise pour l'accès des bateaux à certaines voies maritimes, le problème de la surcapacité pourrait à nouveau être observé. Le changement climatique et les conflits ont fait reculer de plus de moitié le trafic dans certaines d'entre elles par rapport à leurs chiffres les plus importants. "Nous devrons anticiper bien davantage de difficultés sur les filières d'approvisionnement liées au changement climatique", insiste Mme Sirimanne.

Préoccupation pour les pays insulaires

Le tonnage a également largement reculé, de plus de 70% au Proche-Orient. Le détournement a fait exploser le trafic vers le sud de l'Afrique, de plus de 85%. Problème, les coûts et les émissions de CO2 ont augmenté, tout comme les retards.

Les ports ont été davantage congestionnés, la consommation de carburant a été plus élevée et les salaires ont été plus importants. Au milieu de cette année, la demande en navires avait augmenté de 3% et celle en conteneur de 12% par rapport à la situation qui aurait été observée sans les perturbations du trafic maritime.

Or, si celles-ci se poursuivent, le prix mondial pour les consommateurs pourrait prendre 0,6% en 2025. Dans les petits pays insulaires du Pacifique, qui dépendent du trafic maritime pour la nourriture ou les médicaments, il pourrait même s'étendre de 0,9%.

Appel sur les technologies vertes

Face au changement climatique, la CNUCED appelle à nouveau à davantage d'investissements dans les infrastructures et les technologies vertes, notamment sur les carburants propres, ou encore dans la collaboration. Une approche très importante "pour maintenir la stabilité du commerce maritime", aussi selon Mme Sirimanne.

Au début de cette année, seuls la moitié des nouveaux navires commandés étaient dotés de carburants alternatifs. Et le démantèlement des vieux bateaux a lui ralenti en raison de la demande en augmentation.

Autre problème, les fraudes d'enregistrement ou de registres sont de plus en plus importantes, favorisant les violations des réglementations internationales. Cette situation pose des problèmes en termes de sécurité, de pollution et de conditions pour les marins, déplore la CNUCED. Les Etats membres de l'ONU et les entreprises doivent soutenir les efforts pour lutter contre ces violations, ajoute encore l'agence onusienne.