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Diplomatie. Le chancelier allemand Scholz critique l'ingérence de Washington

Les Allemands "n'accepteront pas que des tiers interviennent en faveur" du parti d'extrême droite AfD, a déclaré le chancelier Olaf Scholz. Le vice-président américain JD Vance a estimé vendredi que la liberté d'expression était "en retrait" en Europe.

L'Allemagne continuera cependant à acheter du matériel militaire aux Etats-Unis, a précisé le chancelier allemand Olaf Scholz.KEYSTONE/EPA/RONALD WITTEK

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 10:47, mis à jour à 10:52

Temps de lecture : 2 min

"La direction que prendra notre démocratie, nous seuls en décidons. Nous et personne d'autre!", a dit Olaf Scholz dans un discours devant les responsables internationaux rassemblés à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Il a dénoncé l'intervention du numéro deux de Washington, qui avait critiqué vendredi une ostracisation de l'AfD et plaidé pour la fin du "cordon sanitaire" autour de ce parti: "cela ne se fait pas - et surtout pas entre amis et alliés", a répliqué le chancelier allemand.

Le discours de JD Vance avait sidéré les dirigeants européens par ses attaques sur la "liberté d'expression" selon lui "en retrait" en Europe et la politique migratoire du Vieux continent. Il avait notamment ciblé les partis allemands traditionnels qui rejettent toute alliance avec l'AfD.

Toujours proche de Washington

Malgré ces divergences, l'Allemagne, qui a fait du partenariat transatlantique le pilier de sa politique étrangère et de défense depuis l'après-guerre, n'est pas prête à tourner le dos aux Américains. L'Allemagne "continuera à acheter" des matériels militaires américains, a assuré Olaf Scholz, soulignant le "besoin d'une industrie européenne de l'armement forte".

Sur l'Ukraine, dossier brûlant depuis l'appel téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, Olaf Scholz a réaffirmé le principe selon lequel "la paix n'existe" que "si la souveraineté de l'Ukraine est assurée"

L'Allemagne n'apportera "jamais" son soutien à une "paix imposée" à Kiev, a-t-il aussi ajouté.

Réforme du frein budgétaire

Alors que l'administration Trump entretient le doute sur l'implication des Etats-Unis dans la sécurité de l'Europe, le chef du gouvernement allemand s'est également prononcé contre un "découplage de la sécurité européenne et américaine". Il a convenu qu'il y avait un besoin "indiscutable" de "continuer à augmenter de manière significative" les dépenses de défense, au-delà des 2% du PIB qu'y consacre actuellement Berlin.

"Chaque pourcentage supplémentaire que nous dépensons pour notre défense nécessite 43 milliards d'euros de plus par an", a-t-il insisté, plaidant pour réforme de la règle du "frein budgétaire" après les élections afin d'en exclure les dépenses de défense. Ce discours intervient une semaine avant des élections législatives anticipées pour lesquelles le dirigeant social-démocrate est donné perdant.

Son rival Friedrich Merz, candidat des conservateurs qui devancent l'AfD et le SPD dans les sondages, se trouve également à Munich.