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Corée du Sud. La police entravée dans sa perquisition du complexe présidentiel à Séoul

Nouveau rebondissement en Corée du Sud: la police a affirmé mercredi être entravée dans sa perquisition des bureaux du président Yoon Suk Yeol. Le chef de l'Etat devra faire face samedi à une nouvelle motion de destitution après sa tentative d'imposer la loi martiale.

Des policiers d'une "équipe spéciale d'enquête" ont pu accéder au "bureau des services civils" du complexe présidentiel, mais pas dans le bâtiment principal.KEYSTONE/EPA/YONHAP / POOL

ATS
AFP

ATS et AFP

11 décembre 2024 à 04:39, mis à jour à 09:42

Temps de lecture : 1 min

La police avait déclaré en matinée qu'une "équipe spéciale d'enquête" avait "mené une perquisition au bureau présidentiel, à l'Agence de la police nationale, à l'Agence de la police métropolitaine de Séoul et au Service de sécurité de l'Assemblée nationale".

En milieu d'après-midi, un porte-parole a toutefois expliqué que les enquêteurs avaient "accédé au bureau des services civils" du complexe. "Cependant, nous sommes actuellement dans l'impossibilité d'entrer dans le bâtiment principal en raison de restrictions d'accès imposées par les officiers de sécurité présidentiels", a-t-il ajouté. La présidence n'était pas joignable dans l'immédiat.

Nouvelle motion de destitution

Yoon Suk Yeol a sidéré le pays en imposant la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre, avant d'être obligé de l'abroger six heures plus tard sous la pression du Parlement et de la rue. Il a depuis échappé de peu à une motion de destitution soumise au vote de l'Assemblée nationale, sauvé par son parti.

Mais la principale force d'opposition, le Parti démocrate, a fixé à samedi 17h00 (09h00 suisses) un deuxième vote en ce sens, a indiqué un porte-parole. Si huit députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon soutiennent cette motion, elle pourra être adoptée. A la première tentative, seuls deux ont voté pour la motion. Depuis mardi, trois autres ont annoncé qu'ils le feraient également.

Tentative de suicide

Mercredi, les autorités ont rapporté que l'ex-ministre de la Défense en poste au moment de l'éphémère loi martiale, Kim Yong-hyun, avait tenté de se suicider en détention, quelques minutes avant son arrestation formelle permise par la délivrance d'un mandat contre lui.

Accusé d'avoir joué un rôle "crucial lors d'une rébellion" et commis un "abus de pouvoir pour entraver l'exercice de droits", il était déjà en détention depuis dimanche mais un mandat était nécessaire pour la prolonger. Le ministère de la Justice et un responsable pénitentiaire ont assuré qu'il allait bien.

"L'entière responsabilité de la situation ne repose que sur moi", avait affirmé mardi Kim Yong-hyun, dans un communiqué porté par ses avocats.

Visé par une enquête pour "rébellion", M. Yoon, 63 ans, a interdiction de quitter le territoire, tout comme ses anciens ministres de la Défense, de l'Intérieur, et le commandant de la brève loi martiale. Deux hauts responsables de la police ont aussi été arrêtés mercredi matin, selon l'institution.

Première réaction du Nord

Les médias d'Etat nord-coréens ont réagi à la situation pour la première fois. L'acte "choquant de la marionnette Yoon Suk Yeol, qui fait face à une destitution et à une crise de gouvernance, déclarant soudainement un décret de loi martiale et brandissant sans hésitation les armes à feu et les couteaux de sa dictature fasciste, a semé le chaos dans toute la Corée du Sud", ont-ils écrit.

M. Yoon, sans cesse mis en échec par une Assemblée nationale largement acquise à l'opposition, avait justifié sa décision d'imposer la loi martiale par sa volonté de protéger la Corée du Sud des "forces communistes nord-coréennes" et d'"éliminer les éléments hostiles à l'Etat".

Des hélicoptères et des soldats avaient été déployés au Parlement pour empêcher les députés de s'y réunir et de voter la levée de son décret. Mais 190 d'entre eux étaient parvenus à entrer et à adopter à l'unanimité la fin de cet état d'exception.

Feuille de route

Mardi, un groupe de travail du PPP a proposé une feuille de route sur le retrait du président. Elle envisage la démission de Yoon Suk Yeol en février ou en mars, avec une nouvelle présidentielle en avril ou en mai. Ce plan n'a pas encore été accepté par la totalité du parti. Même si tel était le cas, il est improbable que l'opposition renonce à essayer de faire tomber M. Yoon.

Selon le PPP, le président a laissé la gouvernance à sa formation et au Premier ministre Han Duck-soo. "Malgré mon opposition continue à la déclaration de la loi martiale (...) je n'ai finalement pas réussi à l'empêcher", a expliqué mercredi ce dernier dans un communiqué, se disant "sincèrement désolé".