Les Etats-Unis ont placé la Suisse sur une liste de pays aux «méthodes commerciales déloyales». C’est ce qu’a affirmé la directrice du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco), Helene Budliger Artieda, dans une interview aux journaux CH-Medien publiée dimanche.
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ATS
Aujourd’hui à 13:50, mis à jour à 15:45
Le délégué au commerce nommé par le président Trump, Jamieson Greer, a demandé aux entreprises américaines de lui signaler les méthodes commerciales déloyales des pays partenaires, a déclaré Mme Budliger Artieda. Cela concerne en particulier les Etats du G20 et les pays dont la balance commerciale des marchandises est fortement positive vis-à-vis des Etats-Unis.
La Suisse a une balance commerciale positive pour les biens et figure donc sur cette liste. «Mais on ne peut certainement pas nous reprocher d’être déloyaux: la Suisse a unilatéralement supprimé ses droits de douane industriels, nous n’avons pas de droits de douane pour les produits pharmaceutiques. Les entreprises américaines peuvent exporter leurs produits en Suisse sans payer de droits de douane», déclare la secrétaire d’Etat.
«Nous faisons depuis longtemps exactement ce que le président Trump souhaite», poursuit Mme Budliger Artieda. La Suisse figure à la sixième place en matière d’investissements étrangers aux USA. Les entreprises suisses ont en outre créé un demi-million d’emplois à hauts revenus d’une moyenne de 131’000 dollars par poste, selon la haut fonctionnaire.
Il est encore trop tôt pour dire si le président Trump sera réceptif à ces arguments, selon la directrice du Seco. «Il y a eu tant de décrets signés dans ces dernières semaines que même aux Etats-Unis, personne n’a une vue d’ensemble. Pour l’instant, c’est imprévisible.»
Le Seco se concentre sinon sur deux thèmes: d’une part le déclassement de la Suisse dans la deuxième catégorie de pays pour l’accès aux puces informatiques de haute qualité pour l’intelligence artificielle. Cette décision avait été prise par le prédécesseur de Donald Trump, Joe Biden.
«Nous n’aurons peut-être pas un accès complet aux livraisons de puces IA en provenance des Etats-Unis», avertit la responsable.
Le deuxième thème sur lequel travaille la Suisse concerne les droits de douane punitifs annoncés par l’administration Trump pour l’acier et l’aluminium. «Les droits de douane envers nous sont injustes, car nous sommes déjà exposés à la concurrence avec des coûts de production élevés et une haute qualité», a déclaré Mme Budliger Artieda.
La Suisse ne veut pas s’engager dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis, a cependant assuré la directrice. «Quelle serait la menace si la Suisse avec ses 9 millions d’habitants disait qu’elle voulait punir Harley-Davidson? Cela n’impressionne personne.»
L'Union européenne voit les choses différemment. Si les Etats-Unis imposent des droits de douane punitifs à l’UE en avril, comme ils l’ont annoncé, l’UE va riposter.
«Et là, nous avons déjà fait de mauvaises expériences lors du premier mandat de Donald Trump. Car l’UE nous a traités comme un Etat tiers et nous avons été touchés par les contre-mesures», rappelle la directrice du Seco. La Suisse mène des discussions avec l’UE à ce sujet.
«Nous attirons également l’attention de Bruxelles sur le fait que des droits de douane punitifs qui toucheraient également la Suisse seraient contre-productifs dans la perspective des nouveaux accords bilatéraux.»
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