Allemagne. Accord de principe entre la CDU et le SPD pour un gouvernement
Les conservateurs allemands de Friedrich Merz et le parti de centre-gauche ont annoncé samedi avoir conclu un accord de principe en vue de former un gouvernement. Celui-ci prévoit d'investir massivement pour relancer et réarmer la première économie européenne.
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ATS et AFP
8 mars 2025 à 15:28, mis à jour à 17:04
"Nous avons rédigé un document commun et nous sommes parvenus à un accord sur toute une série de questions", a déclaré le futur chancelier conservateur devant la presse, ajoutant que les partenaires allaient entamer la semaine prochaine des négociations détaillées devant mener à la formation d'une coalition gouvernementale.
Le SPD a accepté une proposition controversée des conservateurs concernant un renforcement des contrôles aux frontières "en accord avec les partenaires européens" et un refoulement des étrangers sans-papiers. Ils ont en revanche imposé leur revendication d'une augmentation du salaire minimum à 15 euros, a précisé M. Klingbeil.
Le camp conservateur CDU/CSU avait remporté l'élection législative anticipée du 23 février avec 28,5% des suffrages, soit moins que prévu par les sondages. Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) était arrivé en deuxième position avec un score record (20,8%), mais le leader des conservateurs a rapidement exclu toute alliance avec lui. Il n'avait alors pas d'autre choix que de se tourner vers le Parti social-démocrate (SPD), même si ce dernier a accusé le pire résultat de son histoire (16,4%).
"Grande tâche à accomplir"
Les négociations formelles en vue de la formation d'un gouvernement devraient se faire en groupes de travail dédiés à différents thèmes, sur la base du document sur lequel les partis se sont désormais accordés.
"Nous sommes tous convaincus que nous avons une grande tâche à accomplir" face aux "défis auxquels l'Europe entière est confrontée", a déclaré M. Merz samedi.
Les partenaires avaient créé la surprise en s'accordant plus tôt cette semaine sur un programme d'investissements gigantesques de plusieurs centaines de milliards d'euros affectés au réarmement et aux infrastructures.
Selon Markus Söder, leader bavarois de la CSU, les discussions exploratoires ont entre autres porté sur la fiscalité, les deux parties tombant d'accord pour une baisse permanente de la TVA sur l'alimentation dans les restaurants, à 7%. Elle avait déjà été réduite durant la crise Covid, mais était ensuite retournée au taux habituel de 19% en janvier 2024.
Les négociateurs estiment que la "classe moyenne large" devrait moins souffrir de la fiscalité, sans détailler les détails de la réforme envisagée.
Il est établi cependant qu'ils souhaitent baisser les taxes sur l'électricité, au bénéfice aussi bien des entreprises que des ménages.
Les membres des partis doivent encore donner accord au démarrage des négociations formelles.