Logo

Conférence sur le climat (COP21)

La possibilité d’une île verte

Ecologie • Faire vivre une communauté insulaire avec seulement l’énergie du vent, des vagues, du soleil et de la terre, c’est le défi lancé par le jeu vidéo Les îles du futur. Instructif.

Le jeu est complété par des vidéos et des textes qui informent sur les technologies existantes ou en phase expérimentale.

Jérémie Fonjallaz

Jérémie Fonjallaz

4 décembre 2015 à 13:25

Le multimédia se met aussi au vert à l’heure de la COP21, la Conférence de Paris 2015 sur le climat. En marge d’une série de cinq documentaires, la chaîne télévisée Arte a développé un jeu de stratégie en ligne autour des questions écologiques. Du même nom que les cinq films, qui présentent cinq îles européennes s’illustrant en matière de développement durable, le jeu vidéo Les îles du futur invite les participants à opérer la transition énergétique d’un territoire placé au milieu de la mer.

Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables, entreprendre une élimination des déchets qui limite la pollution, diminuer la dépense en énergie des infrastructures et éviter de prétériter la qualité de vie des habitants, tels sont les buts principaux du jeu.

Stratégie et découvertes

Tout commence par la construction d’une éolienne. Attention, prévient l’assistant du jeu, qui conseille le gamer: construire trop près des habitations provoquerait l’insatisfaction des autochtones et bâtir à proximité d’une forêt diminuerait l’efficacité de l’hélice car le vent y est moins fort. La solution optimale est de placer l’éolienne loin de la ville, bien que la distance augmente le coût de réalisation d’une telle installation.

Les embûches sur le chemin de la transition se révèlent dès le départ. Améliorer la vie de la population de l’île en limitant la pollution demande des moyens financiers et des ressources énergétiques. Pour obtenir ces dernières avec une production durable, il faut dégager les fonds afin de bâtir des infrastructures qui risquent de déplaire au public (par exemple les nuisances des éoliennes). Le joueur doit donc développer sa stratégie pour jongler avec les trois facteurs écologique, économique et social.

Pas d’extraterrestres

La plateforme ne prévoit pas de grandes contraintes. Pas d’ouragan, d’éruption volcanique ou d’invasion extraterrestre comme les connaissent les amateurs de Sim City, un jeu de gestion d’une métropole. Le seul obstacle rencontré en 90 minutes de pratique a été un maigre orage qui a demandé la réparation peu coûteuse de certaines constructions.

L’intérêt du jeu ne réside pas uniquement sur son caractère ludique. La qualité des Iles du futur provient aussi de la mine d’informations qu’il contient. Avant de pouvoir construire une nouvelle infrastructure, le joueur doit lancer une recherche scientifique afin de vérifier la faisabilité du projet. Chaque recherche est accompagnée d’un texte ou d’une vidéo qui l’informe sur de véritables technologies déjà utilisées ou encore en phase expérimentale. On y apprend, par exemple, les difficultés du traitement des eaux usées, le fonctionnement des biopiles et le potentiel des centrales houlomotrices (c’est-à-dire qui utilisent le mouvement des vagues).

Une utopie écologique?

Ces exemples tirés de projets réels ne rendent pas pour autant le jeu complètement réaliste. Sur Les îles du futur, il n’y a pas de mise à l’enquête, pas d’opposition, pas non plus de coupe dans les budgets par le gouvernement local. Mais il ne s’agit pas non plus d’une totale utopie, comme dans l’ouvrage de Thomas More. Le renoncement aux énergies fossiles est bien possible. Le premier documentaire d’Arte nous apprend que l’île d’El Hiero dans les Canaries produit depuis 2014 la totalité de son électricité de façon durable.

Cette complémentarité entre les films et le jeu constitue la richesse de la démarche de la chaîne de télévision. Elle met à profit les qualités de différents médias pour mieux informer sur un vaste sujet. Très instructif. I

> future.arte.tv/ilesdufutur

 

* * * * *

Trois apps pour devenir écolo

> 90 jours: Quels gestes écologiques peuvent-ils être faits au quotidien? L’application 90 jours répond à cette question par le biais de défis. Au lancement de l’app, quatre questions permettent d’évaluer quel type de consommateur se trouve face à l’écran. Apparaît ensuite un premier défi. Par exemple, remplacer ses produits de nettoyage ou afficher un calendrier des fruits et légumes de saison dans sa cuisine. Une fois le défi rempli, un autre est proposé et ainsi de suite.

> Robcat Rampage: Dans Robocat Rampage, vous prenez les commandes d’un robot-chat venu de l’espace pour mettre fin à la pollution. Pour gagner des points, il vous suffit de détruire des immeubles, piétiner des véhicules et couler des plateformes pétrolières. Si un arbre devait être écrasé, vous perdrez des points. Le jeu plaira aux joueurs peu exigeants au niveau graphisme et qui apprécient les actions coup de poing.

> Gardien de la Terre: Ce jeu d’éveil met en scène un autre robot - cette fois un panda - que le joueur dirigera pour planter des arbres, nettoyer des cours d’eau ou arroser des fleurs. Destiné à un public (très) jeune, rempli de couleurs, Gardien de la Terre invite à prendre garde à la nature. Le même développeur propose d’autres applications pour accompagner le panda dans le tri des déchets ou leur recyclage. JF

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

«La Suisse a eu de l’influence»

Conférence sur le climat • Franz Perrez, négociateur en chef helvétique, était engagé presque 24 h sur 24 lors du sprint final à Paris. Pour lui, l’accord n’est pas assez ambitieux.

Une rampe de lancement perfectible

Accord sur le Climat • Le premier accord sur le climat est sorti dans la douleur samedi à Paris. Après l’euphorie, les craintes: les engagements seront-ils respectés? Revue de détail d’un texte historique.

Nuits blanches pour un accord

Conférence • Paris respecte la tradition: le texte qui servira de base à l’accord sur le climat sera validé aujourd’hui avec un jour de retard. Des progrès à l’arrache.