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Proche-Orient. Israël bombarde le sud du Liban après les coups portés au Hezbollah

L'armée israélienne a bombardé intensément samedi le sud du Liban, après avoir décapité l'unité d'élite du Hezbollah libanais dans un raid ayant tué 37 personnes. Cette escalade fait craindre une guerre à grande échelle.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, les secouristes continuaient samedi de rechercher des survivants dans les décombres à l'aide de bulldozers. Une frappe israélienne a frappé vendredi une zone densément peuplée et rasé un immeuble, faisant au moins 37 morts.KEYSTONE/AP/Bilal Hussein

ATS
AFP

ATS et AFP

21 septembre 2024 à 11:25, mis à jour à 18:47

Temps de lecture : 2 min

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a annulé sa participation à l'Assemblée générale de l'ONU en appelant "à la fin des terribles massacres israéliens" au Liban. Le mouvement armé Hezbollah y a ouvert un front avec Israël au lendemain du début de la guerre à Gaza il y a près d'un an.

Puissant acteur politique et militaire au Liban, le Hezbollah dit vouloir "soutenir" le Hamas dans la guerre contre Israël.

Cette guerre dans le territoire palestinien dévasté et assiégé ne connaît pas de répit, la Défense civile ayant annoncé samedi la mort de 21 personnes dans un bombardement israélien sur une école abritant des milliers de déplacés.

Tirs sur la frontière israélo-libanaise

Israël a juré de détruire le Hamas à Gaza et a accentué ces dernières semaines les menaces contre le Hezbollah dont les tirs contre le nord d'Israël, même si la grande majorité sont interceptés, ont poussé à la fuite des dizaines de milliers d'habitants. Israël exige surtout le retrait du Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban.

Maintenant la pression militaire, Israël a mené samedi de nouvelles frappes intenses contre le sud du Liban, un fief du Hezbollah, disant avoir ciblé "des milliers de rampes de lancement" de roquettes "prêtes à être utilisées" pour tirer contre son territoire.

Le mouvement libanais a affirmé pour sa part avoir tiré des dizaines de roquettes vers des positions militaires dans le nord d'Israël. "Environ 90" selon Israël.

Bipeurs et talkies-walkies piégés

Coup sur coup cette semaine, le Hezbollah, un mouvement financé et armé par l'Iran, ennemi juré d'Israël, a été la cible de spectaculaires attaques.

Mardi et mercredi, des appareils de transmission (bipeurs, talkies-walkies) utilisés par des membres du Hezbollah ont explosé dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, des bastions du Hezbollah. Bilan: 39 morts et 2931 blessés selon les autorités libanaises.

Le Hezbollah et les autorités libanaises ont accusé Israël qui n'a pas commenté. L'utilisation d'appareils "piégés" ayant l'apparence d'objets "inoffensifs" pourrait constituer un "crime de guerre", a dénoncé vendredi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

Vendredi, Israël a revendiqué une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth qui a fait au moins 37 morts. Parmi ceux-ci se trouvaient des commandants du Hezbollah mais aussi des civils dont des femmes et trois enfants, selon le ministère de la Santé libanais.

La frappe, qui a laissé un immense cratère et rasé un immeuble, a touché une zone densément peuplée où les secouristes, aidés par des bulldozers, ont continué à fouiller les décombres à la recherche de survivants.

Selon une source proche du Hezbollah, elle a visé dans le sous-sol d'un immeuble une réunion du commandement de l'unité Radwan, force d'élite du mouvement, dont 16 membres ont été tués. Parmi eux figurent Ibrahim Aqil, le chef de l'unité et le deuxième haut commandant militaire du Hezbollah éliminé par Israël depuis octobre 2023.

Raid meurtrier sur une école à Gaza

Dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, la défense civile a fait état de 21 morts "y compris 13 enfants et six femmes" dont l'une était enceinte, dans une frappe israélienne sur l'école Al-Zaytoun C à Gaza-ville (nord).

L'armée a affirmé avoir "mené une frappe ciblée sur des terroristes qui opéraient" dans l'école Al-Falah, adjacente à celle d'Al-Zaytoun, en allusion aux combattants du Hamas.

Les pertes humaines liées à la guerre ne cessent d'augmenter. Au moins 41'391 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël a, elle, entraîné la mort de 1205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens et qui inclut les otages morts ou tués en captivité à Gaza. Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues prisonnières.