Etats-Unis. Donald Trump avertit qu’il «ne fait que commencer»
«Nous ne faisons que commencer», a asséné le président américain Donald Trump mardi lors de son discours sur l’état de l’union devant des républicains exaltés et des démocrates abasourdis. Les rangs de ces derniers se sont progressivement vidés pendant l’allocution.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 03:39, mis à jour à 09:46
Les Etats-Unis sont «sur le point de connaître un retour en force comme le monde n’en a jamais connu et n’en connaîtra peut-être jamais plus», a affirmé le président américain, dans le discours le plus long jamais prononcé devant le congrès.
Son intervention d’une heure et 40 minutes a été émaillée de superlatifs et d’affirmations aussi frappantes qu’impossibles à vérifier, que le milliardaire de 78 ans a conclue en répétant qu’il avait été «sauvé par Dieu pour rendre sa grandeur à l’Amérique», après une tentative d’assassinat en Pennsylvanie l’été dernier.
Un élu expulsé
Les démocrates, minoritaires au Sénat comme à la chambre des représentants, ont cherché à exprimer leur désaccord. Un élu démocrate a été expulsé après avoir protesté à haute voix, d’autres ont brandi de petites pancartes portant des inscriptions telles que «Faux» et «Musk vole».
Donald Trump, aucunement impressionné, a fait applaudir Elon Musk l’homme le plus riche au monde, qui a entrepris à sa demande de démanteler le gouvernement fédéral et de sabrer dans les dépenses publiques.
«Beaucoup d’arnaques ont été trouvées et dénoncées et on y a mis un terme grâce à un groupe de personnes très intelligentes, plutôt jeunes, et dirigées par Elon […] Merci Elon. Il travaille énormément», a-t-il déclaré, tandis que le patron de Tesla et SpaceX se levait.
Le président américain a énuméré des dépenses selon lui inutiles voire frauduleuses, affirmant, sans qu’il soit possible de le vérifier, qu’une personne âgée de 360 ans était, par exemple, enregistrée comme bénéficiaire d’aides sociales.
Donald Trump s’est moqué d’aides internationales versées notamment au Lesotho, un pays dont «personne n’a jamais entendu parler», a-t-il affirmé à propos de la nation d'Afrique australe.
Les républicains, emmenés par le patron de la chambre des représentants Mike Johnson et par le vice-président JD Vance, également chef du Sénat, se sont plusieurs fois levés pour applaudir. L’on a entendu des «U-S-A! U-S-A!» ou «Trump! Trump! Trump!»
«Le 'wokisme', c’est fini»
«Le 'wokisme', c’est fini», a lancé le milliardaire républicain, qui démantèle au nom du «bon sens» des programmes de transition énergétique ou des initiatives visant à réduire les inégalités raciales et sexuelles. Donald Trump a promis à la fois de ramener le budget américain à l’équilibre et de baisser les taxes à tour de bras.
Alors que les marchés sont de plus en plus nerveux, il a reconnu que les offensives commerciales sans précédent lancées contre de nombreux pays, Canada et Mexique au premier rang, allaient causer «quelques perturbations».
Attaquant à la moindre occasion son prédécesseur à la Maison-Blanche, Joe Biden, rendu seul responsable de l’inflation persistante, l’ancien animateur de télévision a ménagé des moments forts en émotion. Il a par exemple annoncé en direct à un petit garçon atteint d’un cancer qu’il le faisait agent du Secret Service, un service de police spécialisé dans la protection des personnalités.
Un Groenland américain
Donald Trump a aussi fait applaudir les mères d’une jeune fille et d’une petite fille tuées par des migrants sans papiers. Il a promis de «faire la guerre aux cartels» mexicains et de poursuivre son programme d’expulsions à marche forcée.
Décidé à affirmer une sphère d’influence régionale, le président américain a redit à propos du Groenland qu’il rejoindrait les Etats-Unis «d’une manière ou d’une autre» et à nouveau promis de «reprendre» le canal de Panama.
Il ne s’est guère attardé sur l’Ukraine, après son altercation inouïe vendredi avec le président ukrainien, sous les yeux du monde entier.
Donald Trump, qui se targue d’avoir une relation privilégiée avec le président russe Vladimir Poutine, a seulement assuré avoir reçu une lettre de Volodymyr Zelensky, selon lui prêt à signer immédiatement un accord sur les minerais et à négocier avec la Russie.