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Soudan. Khartoum rejette un rapport sur la propagation de la famine

Le gouvernement soudanais a rejeté dimanche un rapport soutenu par les Nations Unies. Celui-ci a déterminé que la famine s'était propagée dans cinq régions du pays déchiré par la guerre.

La guerre a fait depuis avril 2023 des dizaines de milliers de morts et plus de 12 millions de déplacés, plusieurs millions d'entre eux étant confrontés à une insécurité alimentaire grave dans les zones contrôlées par l'armée.KEYSTONE/AP/Sam Mednick

ATS
AFP

ATS et AFP

29 décembre 2024 à 19:30, mis à jour à 19:38

Temps de lecture : 2 min

Dans son dernier rapport publié mardi, le système de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), utilisé par les agences de l'ONU, a déclaré que 638'000 personnes étaient désormais confrontées à des niveaux de faim catastrophiques, et que 8,1 million de personnes supplémentaires étaient au bord de la famine.

Le Soudan est déchiré par 20 mois de combats entre l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui ont conduit à une terrible crise humanitaire.

"Pures inventions"

Lors d'une conférence de presse à Port-Soudan, ville située sur la mer Rouge, la commissaire du gouvernement pour l'aide humanitaire, Salwa Adam Benya, a qualifié de "pures inventions les rumeurs de famine" au Soudan, selon l'agence de presse officielle.

Aux côtés de représentants des ministères de l'Agriculture, des Médias et des Affaires étrangères, elle a déclaré que certaines agences d'aide utilisaient "la nourriture comme prétexte" pour faire avancer leurs objectifs.

Terrible crise humanitaire

Le Soudan est déchiré par 20 mois de combats entre l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui ont conduit à une terrible crise humanitaire.

Auparavant, un communiqué du ministère des Affaires étrangères avait indiqué que le gouvernement "rejetait catégoriquement" le terme de "famine" utilisé par l'IPC pour décrire la situation au Soudan, parlant de rapport "essentiellement" basé sur des spéculations.

Le gouvernement a affirmé que l'IPC n'avait pas eu accès aux dernières données sur le terrain et n'avait pas consulté l'équipe technique du gouvernement avant la publication de son rapport. L'IPC n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.

La famine comme arme de guerre

Le gouvernement soudanais a été accusé à plusieurs reprises d'entraver les efforts internationaux visant à évaluer la situation de la sécurité alimentaire dans le pays.

Les autorités ont également été accusées de créer des obstacles bureaucratiques au travail humanitaire et de bloquer les visas pour les équipes étrangères. L'armée et les FSR ont toutes deux été accusées d'utiliser la famine comme arme de guerre.

Selon l'ONG International Rescue Committee (IRC), l'armée "exploite son statut de gouvernement internationalement reconnu (et empêche) l'ONU et d'autres agences d'atteindre les zones contrôlées par les FRS".

Dizaines de milliers de morts

Le Soudan traverse la "pire crise humanitaire depuis que l'on tient des registres" sur les situations d'urgence, a indiqué l'IRC dans son récent rapport sur les situations d'urgence en 2023.

La guerre a fait depuis avril 2023 des dizaines de milliers de morts et plus de 12 millions de déplacés, plusieurs millions d'entre eux étant confrontés à une insécurité alimentaire grave dans les zones contrôlées par l'armée.

A travers le pays, près de 25 millions de personnes, soit environ la moitié de la population, sont confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë, selon les Nations unies.