Proche-Orient. Israël exige la démilitarisation de Gaza pour sauver la trêve
Les dirigeants arabes doivent discuter mardi au Caire d'un projet alternatif à celui du président Trump pour l'avenir de la bande de Gaza. Ce sommet intervient alors que la trêve vacille. Israël exige la démilitarisation du territoire palestinien pour sauver l'accord.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 13:33, mis à jour à 13:37
Pour passer à sa deuxième phase, censée conduire à un cessez-le-feu global et permanent, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a exigé mardi une "démilitarisation totale" de Gaza. Le Hamas a immédiatement rejeté ces conditions.
Après l'expiration samedi de la première phase de l'accord de trêve, Israël et le Hamas s'opposent sur la suite du processus. Première conséquence directe: le blocage israélien depuis dimanche de l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, frappée d'une crise humanitaire majeure.
Cette aide est devenue "la première source de revenu" du Hamas, a affirmé mardi M. Saar, alors que l'ONU et plusieurs capitales, dont la Suisse, ont appelé à la reprise immédiate des acheminements.
Le gouvernement israélien soutient un compromis américain prévoyant une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et une accélération des libérations d'otages. A son terme, selon le bureau de M. Netanyahu, les derniers captifs seraient libérés en cas d'accord "sur un cessez-le-feu permanent".
Hamas et Jihad dehors
Pour ce faire, "nous demandons une démilitarisation totale de Gaza. Le Hamas et le Jihad islamique (autre mouvement palestinien armé) dehors. Et rendez-nous nos otages", a déclaré mardi M. Saar.
Le Hamas a opposé une fin de non-recevoir: "Les armes de la résistance sont une ligne rouge (...) une question non négociable", a affirmé à l'AFP un de ses chefs, Sami Abou Zouhri, ajoutant que "toute discussion sur la déportation des combattants de la résistance ou de notre peuple est rejetée" d'avance.
Le Hamas campe lui sur la mise en oeuvre des deux étapes restantes de l'accord initial, prévoyant la fin définitive des hostilités et la reconstruction du territoire.
Sommet au Caire
Dans ce contexte tendu, un sommet arabe extraordinaire se réunit vers 16h00 locales au Caire. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa, doivent notamment prononcer des discours, selon l'ordre du jour publié par l'organisation panarabe.
La réunion, à laquelle doit notamment participer le nouveau président syrien, Ahmad al-Chareh, se tiendra ensuite à huis clos pour finaliser et approuver la déclaration finale, d'après la même source.
Selon le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty, qui a rencontré ses homologues lundi au Caire, un plan égyptien, dont les détails n'ont pas été rendus publics, devrait être présenté au sommet "pour approbation".
Plan arabe pour Gaza
L'Egypte, qui a joué avec le Qatar et les Etats-Unis le rôle de médiateur dans l'accord de trêve à Gaza, a affirmé qu'elle "présenterait une vision globale" pour la reconstruction de Gaza garantissant que les Palestiniens restent sur leur terre.
Début février, M. Trump a proposé une prise de contrôle américaine de Gaza "après la fin des combats" et un déplacement de ses habitants vers l'Egypte et la Jordanie afin de reconstruire ce territoire et d'en faire la "Riviera du Moyen-Orient".
Les capitales arabes ont rejeté cette proposition. M. Netanyahu, pour qui M. Trump "est le meilleur ami qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche", a loué un plan "révolutionnaire".
15 mois de guerre
La bande de Gaza a été dévastée par 15 mois d'une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre. L'ONU estime à plus de 53 milliards de dollars le coût de la reconstruction de ce territoire en ruines.
L'attaque du 7-Octobre a fait 1218 morts côté israélien, en majorité des civils. La riposte de l'armée israélienne a fait au moins 48'397 morts à Gaza, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas.