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Proche-Orient. Hamas prêt à libérer des otages à Gaza "selon le calendrier" prévu

Le Hamas s'est dit prêt jeudi à appliquer l'accord de trêve avec Israël et libérer des otages "selon le calendrier" prévu. Cela laisse présager un nouvel échange d'otages contre des prisonniers palestiniens samedi, après plusieurs jours d'incertitude.

Des centaines de milliers de déplacés ont déjà pu regagner le nord du territoire, une région très densément peuplée avant la guerre où les combats ont été les plus destructeurs, pour retrouver leurs maisons en ruines.KEYSTONE/AP/Jehad Alshrafi

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 15:07, mis à jour à 15:13

Temps de lecture : 3 min

La télévision Extra News, proche de l'Etat égyptien, a affirmé que la médiation menée par l'Egypte et le Qatar avait permis de "surmonter les obstacles" qui mettaient en danger le cessez-le-feu, et que les deux camps étaient désormais engagés à mettre en oeuvre pleinement l'accord.

La trêve a été mise à rude épreuve ces derniers jours et mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait averti que les combats pourraient reprendre si les otages retenus à Gaza n'étaient pas libérés samedi.

Sa menace faisait écho à celle du nouveau président américain Donald Trump, qui avait déclaré que "l'enfer" se déchaînerait si le Hamas ne libérait pas "tous" les otages israéliens d'ici samedi.

Le Hamas avait menacé de bloquer ces libérations en accusant Israël de plusieurs violations de l'accord, notamment d'entraver l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire en ruines.

Jeudi, le mouvement islamiste palestinien a confirmé "la poursuite de la mise en oeuvre de l'accord", "y compris l'échange de prisonniers conformément au calendrier prévu".

Bulldozers attendant à la frontière

Selon des images tournées par l'AFP, des dizaines de bulldozers et de semi-remorques transportant des préfabriqués attendaient au poste-frontière de Rafah de pouvoir entrer à Gaza depuis l'Egypte.

Israël a cependant affirmé qu'aucun "équipement lourd" n'était autorisé à traverser ce poste-frontière, réservé aux évacuations médicales selon l'accord de cessez-le-feu, tandis que l'aide humanitaire transite par le poste de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza.

Suite incertaine

La trêve, en place depuis le 19 janvier pour une durée initiale de 42 jours, a permis jusqu'à présent un arrêt des combats après 15 mois de guerre et cinq échanges d'otages contre des Palestiniens détenus par Israël.

Mais la suite reste incertaine, alors que les négociations sur la deuxième phase, qui devrait prendre effet début mars, n'ont toujours pas commencé.

Selon des sources palestiniennes, les médiateurs ont obtenu jeudi une "promesse israélienne de mettre en oeuvre les dispositions du protocole humanitaire" de l'accord, qui devrait permettre, une fois confirmée, l'entrée à Gaza "de pré-fabriqués, de tentes, de carburant, d'équipement lourd, de médicaments, de matériaux de rénovation des hôpitaux".

"Enfer insupportable"

Au pied des façades d'immeubles squelettiques, entre les débris de munitions et les flaques d'eau boueuse, des habitants du territoire voulaient croire au maintien de la trêve.

"A mon avis, la guerre ne va pas reprendre, car personne n'y a intérêt", a affirmé à l'AFP Abdul-Nasser Abu al-Omrain, en estimant que les menaces du Hamas n'étaient "qu'une manoeuvre pour faire pression sur Israël afin de permettre l'entrée d'aide, de carburant et de tentes".

"Les choses vont de nouveau avancer dans la bonne direction, et les otages israéliens seront libérés", a-t-il ajouté.

Des centaines de milliers de déplacés ont déjà pu regagner le nord du territoire, une région très densément peuplée avant la guerre où les combats ont été les plus destructeurs, pour retrouver leurs maisons en ruines. Mais pour Abdul-Nasser Abu al-Omrain, "Gaza est devenu un enfer insupportable, et nous ne pouvons pas y vivre".

"Marches de solidarité"

Donald Trump avait soulevé la semaine dernière un tollé international, notamment dans les pays arabes, en annonçant un plan prévoyant de placer Gaza sous contrôle américain et de déplacer ses 2,4 millions d'habitants vers l'Egypte ou la Jordanie, afin de reconstruire le territoire.

Le Hamas a appelé à des "marches de solidarité" à travers le monde en fin de semaine pour protester contre ce projet, salué par Israël.

Plus de 48'000 morts

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés, sur un total de 33 otages et 1900 détenus devant l'être d'ici début mars.

Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 73 sont toujours otages à Gaza, dont au moins 35 sont mortes, selon l'armée israélienne.

La deuxième phase de la trêve est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza, estimée par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

L'offensive israélienne à Gaza a fait au moins 48'222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.