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Espagne. Baiser forcé: l’avocate de Luis Rubiales demande la relaxe

L’avocate de Luis Rubiales a demandé jeudi la relaxe de l’ex-patron du football espagnol lors de son procès pour le baiser sur la bouche qu’il avait infligé à la joueuse Jenni Hermoso en 2023. Le verdict n’est pas attendu avant plusieurs semaines.

L’ex-président du football espagnol Luis Rubiales et son avocate Olga Tabau Martinez à la sortie de l’audience jeudi.KEYSTONE/EPA/FERNANDO VILLAR

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 17:15, mis à jour à 17:39

Temps de lecture : 3 min

Dans ses conclusions, Me Olga Tabau Martínez a affirmé qu’il y avait bien eu «consentement» de la joueuse internationale et que la conduite de son client, tout en étant «inappropriée», ne pouvait être considérée comme «criminelle».

«Nous sommes devant une manifestation de joie incontrôlable», a-t-elle dit en référence au triomphe de la «Roja» lors de la finale du Mondial 2023 à Sydney. «Sommes-nous face à une conduite inappropriée? Oui. Criminelle? Non», a insisté l’avocate.

Elle a rappelé que M. Rubiales avait présenté ses excuses pour s’être comporté comme «un joueur quelconque» et non comme le président de la Fédération espagnole de football (RFEF).

Deux ans et demi de prison

La veille, lors de ses réquisitions, la procureure Marta Durántez Gil avait confirmé qu’elle requérait deux ans et demi de prison contre Luis Rubiales: un an pour agression sexuelle et un an et demi pour coercition, en l’occurrence les pressions sur Jenni Hermoso pour qu’elle contribue à étouffer le scandale.

D’après la magistrate, il n’y a «aucun doute» sur le fait qu’il s’était agi d’un baiser forcé infligé par Luis Rubiales à Jenni Hermoso lors de la remise des médailles après la victoire de l’Espagne contre l’Angleterre le 20 août 2023.

L’avocate de M. Rubiales a, au contraire, écarté la thèse d’un «comportement constitutif de l’agression sexuelle», se basant notamment sur une vidéo réalisée par la joueuse dans les vestiaires juste après le baiser. «On y voit de la bonne humeur, de la joie, une certaine euphorie» de la part de la joueuse, a fait valoir l’avocate.

«Soumission»

S’exprimant avant Me Tabau, le défenseur de Jenni Hermoso s’était appuyé sur le règlement de la Fédération pour condamner le comportement de M. Rubiales. Celui-ci "n’aurait jamais dû embrasser" la joueuse compte tenu de "sa supériorité hiérarchique: "nous ne sommes pas face à un consentement, nous sommes face à une soumission", a déclaré Ángel Chavarría.

Une peine d’un an et demi de prison a été requise à l’encontre des trois co-accusés de M. Rubiales pour les pressions exercées sur Hermoso afin qu’elle minimise l’affaire.

Accord demandé

Lors de sa déposition, Luis Rubiales avait affirmé mardi qu’il avait demandé l’accord de l’attaquante avant de l’embrasser, allant à l’encontre des propos tenus par Jenni Hermomo le premier jour du procès, le 3 février.

«Je ne fais un baiser sur les lèvres que lorsque je décide de le faire», avait-elle déclaré, assurant s’être sentie «peu respectée» en tant que femme. La joueuse, soutenue devant le tribunal comme au moment des faits par plusieurs coéquipières, avait aussi décrit les «innombrables» pressions subies ensuite pour minimiser l’importance de ce geste.

Dernière prise de parole vendredi

Le procès se poursuit vendredi avec les autres plaidoiries de la défense et, s’ils le souhaitent, les dernières prises de parole de M. Rubiales et de ses trois co-accusés.

«Nous verrons si nous pouvons terminer demain (vendredi)», a commenté le juge, qui n’a donc pas écarté que le procès ne s’achève que la semaine prochaine. Le jugement sera ensuite mis en délibéré et pourrait ne pas être rendu avant plusieurs semaines.