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Conférence sur le climat (COP21)

François dénonce la «culture du déchet»


25 septembre 2015 à 22:03

Discours devant l’ONU

Le pape François a demandé des «accords fondamentaux» à la prochaine conférence de Paris pour le climat. S’exprimant hier depuis la tribune de l’ONU, il a aussi dénoncé la «culture du déchet» et les guerres, dont celle du narcotrafic. Le souverain pontife a également dénoncé «l’asphyxie» que les institutions financières internationales font subir aux pays pauvres en les soumettant à des «systèmes de crédits» et à des politiques d’austérité.

Il faut «que la conférence de Paris sur le changement climatique aboutisse à des accords fondamentaux et efficaces», a martelé le pape. Il a insisté sur ses priorités pour la sauvegarde de la «maison commune», qu’il avait exposées dans son encyclique «Laudato si’» (Loué sois-tu). François, quatrième pape à se rendre à l’ONU, estime qu’il «existe un véritable droit de l’environnement» devant être reconnu.

«Chaque dommage à l’environnement est un dommage à l’humanité», a-t-il déclaré avant de souhaiter le «succès» de l’«Agenda 2030 pour le développement durable» à l’occasion du sommet à l’ONU qui a commencé hier.

Lors de son allocution, le pape argentin a par ailleurs dénoncé «la guerre assumée et faiblement combattue» du narcotrafic. Un «conflit, qui en silence, provoque la mort de millions de personnes», a-t-il dit. Le souverain pontife a critiqué les organismes financiers internationaux.

Selon François, ceux-ci «soumettent les pays, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d’exclusion et de dépendance». «Les plus pauvres sont mis au rebut, obligés de vivre des rebuts», a-t-il dénoncé. Et d’énumérer «la traite des êtres humains, le commerce d’organes, l’exploitation sexuelle des enfants, l’esclavage dans le travail, le trafic de drogue et d’armes, le terrorisme et le crime organisé».

François a rappelé «ses appels incessants pour les chrétiens et les autres minorités» d’Orient et d’Afrique «qui ne veulent se laisser gagner par la folie et la haine» des extrémistes violents. Il s’est aussi inquiété de «la prolifération des armes (...) Il faut œuvrer pour un monde sans armes nucléaires», a-t-il dit, saluant positivement l’accord des grandes puissances avec l’Iran (sans citer le nom de ce pays) sur son programme nucléaire.

Le pape a aussi dénoncé «la colonisation idéologique» qui impose aux «peuples» des «modèles de vie anormaux et irresponsables», dans une allusion implicite à la théorie du genre et au mariage gay. Il a demandé aux Nations Unies de reconnaître «une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme».

Il s’agissait de la cinquième visite d’un pape au siège de l’ONU, une tradition initiée par Paul VI en 1965. Le pape argentin s’est ensuite rendu sur le site de Ground Zero, avant la visite d’une école à Harlem, une procession à Central Park et une messe en toute fin de soirée au Madison Square Garden. AFP/ATS

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