Opinion. Le Brexit: une voie sans issue

Une fois n’est pas coutume, le temps est venu de féliciter ses adversaires. Pas n’importe lequel! Un vrai de vrai, homme politique plus que visionnaire, ô combien fin limier de la chose européenne. Insuffisamment honoré pour son sens exceptionnel de l’anticipation, il mériterait d’être connu et reconnu au-delà de ses frontières gardoises. Trop heureux du résultat que les ennemis héréditaires de la France venaient d’infliger à la perfide Union européenne le 23 juin 2016, il s’empressa de rebaptiser une route de sa commune. Quant au nom de celle-ci, pas besoin de recourir à une imagination débordante. Pour la visiter, vous n’avez qu’à demander «la rue du Brexit». Pas particulièrement belle, à vrai dire franchement moche, située en pleine zone industrielle, elle jouit toutefois d’une particularité que l’on ne saurait passer sous silence. Elle ne mène à rien ou, si l’on préfère, à nulle part. Bref, c’est ce que l’on appelle une impasse. Un cul-de-sac grandeur nature ou, en référence à la double définition du Larousse, une voie «sans issue», faisant l’objet «d’une situation qui paraît n’offrir aucune issue favorable».