Jacques Berset, Cormérod
18 mars 2024 à 16:29
Pas de quoi s’étonner de la volonté meurtrière du gouvernement de Nétanyahou à Gaza, le président israélien Isaac Herzog lui-même déclarant qu’à Gaza «c’est toute une nation qui est responsable», y compris les civils. Les origines du Likoud, au pouvoir en Israël, allié à l’extrême droite, sont parlantes: une émanation des groupes (Irgoun et Lehi/Gang Stern) s’en prenant lors du Mandat britannique en Palestine (1923-1948) aux populations arabes, mais également aux troupes britanniques.
En 1941, le Lehi, dirigé par Yitzhak Shamir, futur premier ministre, cherchait à collaborer avec les nazis, offrant d’attaquer les soldats britanniques. Il assassinera le 17 septembre 1948 le diplomate suédois Folke Bernadotte, médiateur des Nations Unies en Palestine. Au Caire, il avait exécuté le 6 novembre 1944 Lord Moyne, représentant britannique en Egypte. Les tueurs exécutés le 22 mars 1945 sont aujourd’hui enterrés comme «héros» à Jérusalem.
Travaillant au kibboutz Afek, il y a quarante-huit, je visitai à Akko, dans l’ancienne prison britannique à la forteresse des croisés de Saint-Jean d’Acre, le Musée de l’Irgoun, organisation alors dirigée par Begin. Dans une cellule, une potence et les affiches des terroristes exécutés par les Britanniques. Sur l’une d’elles: «Menachem Begin, Terrorist Number One». Celui qui sera premier ministre d’Israël de 1977 à 1983 avait organisé l’attentat de l’Hôtel King David, à Jérusalem, siège du Gouvernement britannique en Palestine, faisant 91 morts. L’Irgoun, outre des crimes contre les civils arabes (massacre de Deir Yassin, 9 avril 1948), perpétra aussi de nombreux attentats contre les Britanniques.