Université de Lausanne. Evincé de l'UNIL, le professeur Daher donne "un cours symbolique"
Environ 150 personnes se sont rassemblées jeudi après-midi à la Maison du peuple de Lausanne en soutien à Joseph Daher. Le professeur, évincé par l'Université de Lausanne (UNIL), y a donné "un cours symbolique".
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ATS
20 février 2025 à 17:37, mis à jour à 17:42
C'est notamment à l'initiative du syndicat SSP que le professeur Daher s'est vu offrir cet "asile scientifique". Lors d'un point presse organisé avant le cours, le secrétaire syndical Raphaël Ramuz a rappelé que le contrat de Joseph Daher, professeur invité, n'avait pas été renouvelé par la direction de l'UNIL. Il lui est reproché d'avoir prêté son badge d'accès à une étudiante, le printemps dernier lors de l'occupation pro-palestinienne.
Les soutiens à Joseph Daher estiment toutefois qu'il s'agit d'un prétexte, "d'une sanction politique à peine déguisée" contre un professeur qui, en mai 2024, a soutenu l'occupation du bâtiment Géopolis par des étudiants en protestation contre la guerre à Gaza.
La direction de l'UNIL a "bafoué tous les droits" de Joseph Daher, son droit de travailler, de se défendre, d'avoir droit à une procédure claire ou d'être protégé par son employeur, a estimé Raphaël Ramuz. Il a parlé d'un "acharnement administratif" ainsi que d'une volonté de "faire taire" un professeur. Cela crée "un précédent qui ne laissera personne tranquille à l'UNIL", a ajouté le syndicaliste.
Procédure aux prud'hommes
Prenant également la parole, Joseph Daher a affirmé qu'il avait été la victime depuis plusieurs mois "d'une campagne de dénigrement" et que son expertise scientifique avait été "quasiment niée". Il a toutefois répété qu'il ne s'agissait pas uniquement de son "cas personnel", mais que cette sanction s'inscrivait "dans un contexte plus large d'attaques contre des droits démocratiques fondamentaux".
Le professeur, dont le cours annulé portait sur l'histoire contemporaine du Moyen-Orient, a estimé que la direction de l'UNIL "ne respectait pas sa propre charte", laquelle défend l'enseignement d'un savoir critique, l'autonomie ou encore de l'engagement citoyen.
Sur le plan juridique, Joseph Daher a saisi le tribunal des prud'hommes. Il demande des mesures provisionnelles qui, en attendant une décision sur le fond, suspendraient la décision de l'UNIL et permettraient au professeur de donner son cours.
Depuis le début de la polémique, l'UNIL s'est refusée à tout commentaire, expliquant notamment ne pas se prononcer pas sur des cas individuels.