Uber, les limites d’un modèle d’affaires
Salarier des travailleurs éloigne la perspective de rentabilité d’un groupe dont l’action a reculé de 50%
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Yves Genier
22 juin 2022 à 22:22
Mobilité » Uber est-elle capable de faire face, économiquement, à ses obligations nouvelles d’employeur? Le Tribunal fédéral a jugé le géant américain le 30 mai dernier comme un employeur contraint de payer salaire minimum et charges sociales à ses chauffeurs et livreurs à Genève, qu’il considérait jusque-là comme des travailleurs indépendants.
Dans sa communication, le groupe technologique assure «être prêt et disposé à payer ce qu’il doit légalement aux chauffeurs», selon un communiqué du 17 juin. Néanmoins, elle confie la gestion de ses nouveaux salariés à une société de portage salarial, MITC Consulting à Genève, ainsi qu’elle l’a fait en Allemagne, en Autriche ou en Espagne, des pays où elle doit appliquer les mêmes règles. Conséquence: tout en s’acquittant des salaires minimaux et des obligations sociales, elle n’a pas à s’occuper de la gestion de ses employés.
Motivations essentielles
Uber déploie cependant de nombreux efforts pour défendre la thèse selon laquelle «les notions de flexibilité et d’indépendance sont les principaux facteurs de motivation pour le travail de plateforme en Suisse», comme l’indique un chargé de communication sous contrat avec cette société. Pour ce faire, elle s’appuie sur l’affirmation selon laquelle des livreurs de repas auraient décidé de changer de canton depuis que Genève leur impose un contrat de salarié, ainsi que sur «des sondages» entrepris à l’interne.
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