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Économie

Les jeunes se détournent de l’info

La méfiance vis-à-vis des médias traditionnels se répercute sur celle de l’Etat. La démocratie en souffre

Les 19 à 24 ans disent se renseigner sur l’état du monde surtout via leur smartphone.

Maude Bonvin

Maude Bonvin

25 octobre 2022 à 00:59

Temps de lecture : 1 min

Sept minutes par jour. C’est le temps moyen passé à consulter l’actualité par les jeunes sur leur téléphone portable, d’après une étude publiée lundi par le Centre de recherche sur le public et la société (fög) de l’Université de Zurich.

Les hommes âgés de 19 à 24 ans s’adonnent à cette activité en moyenne 10,7 minutes par jour, contre 5,4 minutes pour les femmes de la même tranche d’âge. «Ce résultat, établi à l’aide d’un traçage mobile, confirme l’indigence des jeunes adultes en matière d’information. Indigence déjà constatée à l’occasion de différents sondages menés ces dernières années», signale Mark Eisenegger, directeur du fög. Ce d’autant plus que les 19 à 24 ans affirment se renseigner sur l’état du monde principalement via leur téléphone portable.

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En moyenne, le nombre de minutes passées à s’informer sur son smartphone

Fait intéressant: le recours aux réseaux sociaux n’est pas corrélé à la consommation d’information. La confiance dans le média, l’écoute de la radio, le fait de regarder la télévision et l’intérêt pour le sport le sont davantage. L’utilisation des réseaux sociaux conduit toutefois à un usage plus diversifié des sources d’information. Il en va de même au niveau de l’intérêt politique non relié à la consommation de news, mais entraînant un recours plus large à différentes sources.

Sur le plan du financement, seuls 18% des Suisses ont payé pour accéder à une information en ligne l’an dernier, même si la moitié d’entre eux se disent fortement ou très fortement intéressés par les actualités.

La méfiance grandit

Toutes générations confondues, le nombre d’indigents médiatiques, soit les personnes dont la consommation d’information demeure inférieure à la moyenne, s’élève à 38% en Suisse en 2022. Selon Mark Eisenegger, il s’agit d’un niveau record. Le professeur déplore un effet néfaste sur la démocratie. Ainsi, seuls 30% des indigents médiatiques participent aux votations contre près de 60% des consommateurs intensifs d’information. Les individus ayant recours plus faiblement à la presse se montrent également plus méfiants vis-à-vis du gouvernement.

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