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Économie

World Economic Forum. le public «trop naïf» face au «hommes de Davos»

Habitué du Forum économique mondial, le journaliste et auteur américain Peter Goodman critique l’hypocrisie de maints participants, et la complaisance qui les accompagne


 Yves Genier

Yves Genier

25 mai 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

World Economic Forum » Gouvernement mondial de l’ombre ou simple chambre d’écho? Le Forum de Davos, qui se tient cette semaine, est entre les deux, affirme Peter Goodman, journaliste au New York Times et auteur du livre Davos Man* («L’homme de Davos»), paru en janvier dernier. Dans cet ouvrage non traduit, le reporter économique américain décortique les mécanismes qui transforment les débats menés dans la station grisonne en décisions qui tournent à l’avantage des plus riches et des plus privilégiés de la planète. Entretien exclusif.

Pourquoi n’êtes-vous pas à Davos cette année?

Peter Goodman: Après y être allé à de nombreuses reprises ces dernières années, je me suis lancé dans d’autres projets. Par ailleurs, il est temps de céder la place à d’autres personnes intéressées! Je n’ai pas été censuré par le Forum, bien que l’équipe de communication ait évidemment engagé la discussion avec moi suite à la parution de mon livre.

A combien d’éditions du WEF avez-vous participé et quelles impressions en avez-vous retirées?

J’y suis allé neuf fois. J’ai toujours été étonné du fait que les participants semblent croire à leur propre propagande, à savoir qu’ils sont engagés à améliorer l’état du monde, comme le veut le slogan du WEF, et qu’ils conduisent des débats intellectuels entre eux sur les solutions à apporter, apparemment sans tenir compte des relations de pouvoir ni de certaines réalités.

On peut par exemple y aborder des questions très sérieuses sur l’accès des populations les plus pauvres aux vaccins, au moyen, par exemple, du programme Covax ou grâce au GAVI, fondé, du reste, après des discussions au WEF. Mais on n’y parle guère du fait que les compagnies pharmaceutiques ont fixé les prix des vaccins dans l’intérêt de leurs actionnaires! Davos échoue dans le fait de comprendre que ces problèmes résultent des décisions prises par les personnes mêmes qui échangent ces réflexions au WEF, ceux que j’appelle les «hommes de Davos».

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