Devises. La crise politique plombe Séoul, le won au plus bas depuis 15 ans
La Bourse de Séoul a chuté vendredi, tandis que le won plongeait au plus bas depuis quinze ans, sur fond d'aggravation de la crise politique en Corée du Sud, tandis que le yen tentait de se reprendre dans un marché suspendu à la Banque du Japon.
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ATS, AWP et AFP
27 décembre 2024 à 09:55, mis à jour à 10:02
Les députés sud-coréens ont voté vendredi la destitution du président par intérim Han Duck-soo, l'accusant d'avoir "activement participé à l'insurrection" après la tentative avortée de son prédécesseur d'instaurer la loi martiale le 3 décembre.
Dans le même temps, un indice composite du moral des investisseurs sud-coréens publié vendredi, a fait état de la plus forte chute depuis avril 2020 et le début de la pandémie de Covid.
Outre l'incertitude du climat politique dans le pays, les entreprises s'inquiètent des mesures protectionnistes que pourrait prendre le président élu américain Donald Trump à son arrivée à la Maison Blanche en janvier.
De quoi plomber les marchés: à la Bourse de Séoul, l'indice vedette Kospi a terminé en repli de 1,02% à 2404,77 points, après être descendu en séance au plus bas en trois semaines.
Des titres ont été particulièrement attaqués, à l'image d'E-Mart, plus importante chaîne d'hypermarchés du pays (-9,40%), qui s'apprête à fusionner sa branche numérique avec le géant chinois de l'e-commerce Alibaba.
En parallèle, la monnaie sud-coréenne, qui avait déjà lourdement chuté début décembre après la proclamation avortée de la loi martiale, a de nouveau connu un soudain accès de faiblesse.
Elle est tombée jusqu'à 1487,03 wons pour un dollar, à son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2009. Vers 07H30 GMT, elle reculait de 0,48% à 1474 wons.
Le yen tente le rebond après un plus bas en six mois, la BoJ intrigue
Vendredi vers 07H30 GMT, la monnaie japonaise (+0,11% à 157,82 yens pour un dollar) tentait de reprendre son souffle après être tombée jeudi soir au plus bas niveau depuis la mi-juillet, à quelque 158 yens.
La devise nippone s'est enfoncée cette semaine quatre séances consécutives, pénalisée par des volumes d'échanges réduits et par les interrogations sur la politique monétaire.
Le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Kazuo Ueda avait évoqué la semaine dernière une pause prolongée dans les resserrements de politique monétaire de l'institution, face aux incertitudes économiques internes et internationales.
Dans une autre intervention, M. Ueda a expliqué mercredi que les taux continueraient d'être "ajustés" seulement si la situation persistait à s'améliorer sur le front de l'économie et des prix: une absence de signal clair entretenant la perplexité des opérateurs.
Or, des taux japonais qui seraient maintenus à leurs niveaux toujours extrêmement bas contrasteraient avec les taux américains élevés que la Réserve fédérale (Fed) n'entend abaisser que progressivement. Cet écart favorise les placements en dollars, plus rémunérateurs, au détriment du yen.