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Économie

Conjoncture. Japon: consommation sous forte pression au 4e trimestre

Le Japon a révisé mardi en légère baisse sa croissance économique au 4e trimestre 2024, tandis que les ménages nippons ont dépensé beaucoup moins qu'attendu en janvier sur fond d'inflation tenace - des chiffres confirmant une conjoncture maussade et sans élan.

Les ménages japonais ont dépensé beaucoup moins qu'attendu en janvier sur fond d'inflation tenace. (archives)KEYSTONE/EPA/FRANCK ROBICHON

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AFP

ATS, AWP et AFP

11 mars 2025 à 07:25, mis à jour à 07:33

Temps de lecture : 2 min

L'archipel, quatrième puissance économique mondiale, a connu en 2024 une quasi-stagnation (+0,1%) de son produit intérieur brut (PIB) en termes réels (corrigés de l'inflation), après une croissance de 1,5% en 2023. Ce chiffre préliminaire de mi-février n'a pas été modifié.

En revanche, selon la deuxième estimation publiée mardi, le pays a enregistré au quatrième trimestre une accélération légèrement moins forte de sa croissance économique: +0,6%, contre +0,7% annoncé précédemment, après une croissance de 0,4% au troisième trimestre.

S'expliquant par une consommation privée et des investissements moins robustes qu'estimé auparavant, cette révision "correspond globalement à nos attentes et confirment l'image d'une économie aux prises avec une faible demande intérieure", réagit Stefan Angrick, de Moody's Analytics.

"L'économie japonaise, au mieux, fait du surplace. La hausse du PIB au quatrième trimestre masque une économie à la peine. La consommation stagne, car les augmentations de salaires sont restées inférieures à l'inflation pendant près de trois ans", insiste-t-il.

La conjoncture reste maussade: en janvier, les dépenses des ménages japonais (ajustées de l'inflation) ont augmenté de 0,8% sur un an, a ainsi indiqué mardi le ministère des Affaires intérieures.

Inflation persistante

C'est beaucoup moins que la hausse de 3,7% qu'escomptaient les analystes sondés par Bloomberg, et cela marque un fort essoufflement de la consommation après la hausse de 2,7% des dépenses des ménages enregistrée en décembre.

La consommation continue de pâtir d'une inflation persistante, quasi-systématiquement supérieure ou égale à 2% depuis 2022, ce qui contribue à effriter le pouvoir d'achat.

Les prix à la consommation (hors produits frais) ont encore gonflé de 3,2% sur un an en janvier, accélérant sur fond d'envolée des prix de l'électricité (+18%) et du riz (+72% sur un an), qui réduisent d'autant les autres postes budgétaires des ménages.

De l'aveu de la Banque du Japon, l'inflation devrait rester supérieure à 2% en 2025, et des incertitudes subsistent sur l'efficacité du vaste plan de relance adopté mi-décembre par le gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba.

Afin de doper le pouvoir d'achat et de relancer l'activité, ce plan prévoit des assouplissements fiscaux, des subventions pour le carburant et les factures d'énergie et des chèques envoyés aux ménages à faibles revenus.

Par ailleurs, pour tenter d'enrayer l'envolée des prix du riz, le gouvernement s'apprête à mettre sur le marché une partie de ses stocks stratégiques nationaux de cet aliment de base.

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