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Reconversions à 180 degrés

De la banque à l’humanitaire, la Fribourgeoise Isabelle Macheret a changé de vie

C’est à un millier de kilomètres de Niamey, la capitale du Niger, qu’Isabelle Macheret a changé de vie

La Gruérienne Isabelle Macheret se rend deux à trois fois par année au Niger pour entourer les enfants défavorisés.

 Maude Bonvin

Maude Bonvin

12 juillet 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Reconversions » Ils ont pris un virage professionnel à 180 degrés. Premier épisode de notre série d’été avec la Fribourgeoise Isabelle Macheret.

La banque, c’était plutôt le rêve de ses parents. «Pour être conforme aux attentes de la société et pour la sécurité financière», précise Isabelle Macheret. La Gruérienne a travaillé durant une quinzaine d’années dans le secteur bancaire, avant de se tourner vers l’humanitaire. Un patron bienveillant, une place stable dans une petite équipe mais un emploi qui n’assouvit pas sa soif de liberté, d’indépendance et de défis. «J’ai toujours été un peu réfractaire aux ordres. Je me rebellais volontiers contre les diktats établis et figés», confesse-t-elle.

Enfant déjà, les injustices la révoltent. Son modèle à l’adolescence? Le médecin franco-allemand Albert Schweitzer, Prix Nobel de la paix en 1952 et qui a beaucoup œuvré en Afrique. Puis viennent les crises d’épilepsie. Tout juste majeure, Isabelle Macheret laisse alors sur le bas-côté «son idéal de participer à changer le monde».

«En raison de la maladie, j’ai baissé les bras et me suis conformée aux injonctions sociales», se souvient-elle. Après une hémorragie interne et deux opérations au cerveau, la Fribourgeoise retrouve son énergie et sa liberté. «Je n’étais plus assommée par les médicaments. Reconnaissante, j’ai pu reprendre ma vie en main et porter une réflexion sur le sens que j’allais lui donner», poursuit-elle.

Bénévolat au Togo

C’est à cette période de sa vie que son envie d’Afrique grandit. Elle effectue alors une course de 220 kilomètres dans le désert en Mauritanie. Par la suite, elle participe au marathon de Kigali, en mémoire aux victimes du génocide au Rwanda, en courant pour le club d’entraide féminin, Soroptimist Suisse.

Son virage humanitaire, la quadragénaire le fera au Togo dans un dispensaire où elle œuvre bénévolement. En 2006, elle décroche son premier contrat de travail auprès d’une organisation humanitaire active au Niger. Elle devient alors administratrice-logisticienne pour un programme de lutte contre la malnutrition. La nouvelle venue déchante toutefois rapidement: «Si les mères et les enfants bénéficiaient d’une aide d’urgence, ils étaient totalement livrés à eux-mêmes. Ils quittaient la salle de soins sans bagage, ni connaissances supplémentaires. Pour moi, c’était de l’assistanat, sans perspective concrète.»

Isabelle Macheret met alors sur pied un espace d’accueil pour les mères non mariées, bannies de leur communauté au Niger. Elle loue un local auprès des Sœurs de l’Assomption. Dans ce pays africain, des bébés hors union et non désirés sont simplement abandonnés dans des poubelles ou des décharges.

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