16 février 2016 à 15:39
En votant oui le 9 février 2014, Yvan et Céline, inquiets pour l’avenir de leur fille Camille, pensaient contribuer à préserver la sécurité et le respect des lois qui prévalent en Suisse. Plus tard, Camille se maria avec Maxime, le fils aîné de Kaltrina, une Kosovare née en Suisse qui avait élevé seule ses deux enfants. Le salaire de Kaltrina, modeste, et les allocations familiales pour sa fille cadette Léa, encore à sa charge, étaient complétés par l’aide sociale. Mais cela ne suffisait pas.
Or, Kaltrina était orgueilleuse. Ainsi, plutôt que solliciter l’aide de son fils Maxime, elle offrit ses services de femme de ménage sans en déclarer le revenu à l’aide sociale, sans réaliser vraiment le risque insensé qu’elle prenait. Après quatre ans, elle fut dénoncée et condamnée pour abus d’aide sociale. En vertu des dispositions introduites par l’initiative pour le renvoi des «criminels» étrangers, acceptée le 28 février 2016, âgée de 50 ans, elle fut expulsée au Kosovo, où elle ne connaissait personne et dont elle ignorait complètement la langue.
Dès lors, elle y vivota dans la solitude, attendant les trop rares visites de ses enfants. Heureusement, Maxime put recueillir sa sœur Léa, encore en formation. Un jour, celle-ci demanda à Céline, la belle-mère, à qui elle était très attachée: «Pourquoi as-tu voté oui?»…
Selon Fabien Gasser, procureur général fribourgeois («LL» du 27 janvier), un étranger ou une étrangère dénoncé pour avoir omis de déclarer à l’aide sociale un revenu de 300 francs par mois, en tout quelque 15 000 francs, et condamné pour abus d’aide sociale, tomberait sous le coup de l’initiative.
André Piccand, Enney
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