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Corée du Sud. Deuil national après la pire catastrophe aérienne

Les drapeaux étaient en berne lundi en Corée du Sud pour honorer la mémoire des 179 personnes tuées dans le pire accident d’avion jamais survenu sur son sol. Une enquête est en cours pour déterminer la cause du drame.

L’avion, un Boeing 737-800, a atterri à l’aéroport de Muan sur le ventre, avant de percuter un mur en bout de piste et d’être englouti par les flammes.KEYSTONE/EPA/HAN MYUNG-GU

ATS
AFP

ATS et AFP

30 décembre 2024 à 04:37, mis à jour à 08:42

Temps de lecture : 2 min

Une vidéo du crash survenu dimanche matin montre un avion atterrissant à l’aéroport de Muan (sud-ouest) sur le ventre, de la fumée s’échappant de ses moteurs, avant de percuter un mur en bout de piste et d’être englouti par les flammes.

Ce Boeing 737-800 de la compagnie à bas coût sud-coréenne Jeju Air, en provenance de Bangkok, transportait 175 voyageurs et six membres d’équipage. Tous ses passagers ont été tués, selon le bilan définitif des secours, à l’exception d’une hôtesse et d’un steward.

Les personnes à bord, deux de nationalité thaïlandaise et le reste des citoyens sud-coréens, étaient âgées de trois à 78 ans. L’identité de 141 des 179 morts a été confirmée jusque-là, selon le ministère des territoires citant les enquêteurs lundi.

Le pays a décrété un deuil national de sept jours et les drapeaux ont été mis en berne, alors que le président intérimaire Choi Sang-mok doit se rendre sur les lieux de la tragédie pour une cérémonie de commémoration. D’autres sont prévues ailleurs en Corée du Sud.

«Inspections spéciales» envisagées

Séoul examine ses options pour lancer des «inspections spéciales» de ses 101 Boeing 737-800 opérant dans le pays, a indiqué responsable de l’aviation au ministère des transports.

Selon les autorités, la cause présumée du drame est une collision avec des oiseaux, hantise des pilotes, surtout quand il s’agit d’appareils à réaction dont les moteurs peuvent rapidement perdre en puissance ou s’arrêter complètement après avoir aspiré un volatile.

En dépit de la thèse avancée par les autorités, les critiques se focalisent de plus en plus sur l’architecture de l’aéroport. «Malgré l’urgence, l’atterrissage a été remarquablement bien exécuté», souligne Kim Kwang-il, professeur de sciences aéronautiques à l'université de Silla et ancien pilote.

Mais «normalement, il n’y a pas de tel obstacle solide en bout de piste. C’est contre les standards de sécurité de l’aviation internationale recommandés par […] l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’agence de l'Union européenne pour la sécurité aérienne (AUESA). La structure en question a fait s’écraser et s’enflammer l’avion», affirme-t-il.

Sur le plan de l’enquête, les boîtes noires, l’enregistreur vocal du cockpit et l’enregistreur de données de vol ont été retrouvés dimanche.

L’agence nationale de sécurité des transports américaine a elle déclaré sur X avoir composé «une équipe d’enquêteurs américains», incluant Boeing, pour «aider» les autorités sud-coréennes.

Lundi matin, un autre Boeing 737-800 de Jeju Air a subi un dysfonctionnement lié au train d’atterrissage, déjà mis en cause dimanche. Il a été forcé de retourner à l’aéroport de Gimpo (nord-ouest) peu après son décollage, a rapporté l’agence nationale Yonhap.