Proche-Orient. Israël en état d'alerte avant l'anniversaire du 7 octobre
Israël a annoncé samedi que ses forces étaient en état d'alerte à l'approche de l'anniversaire de l'attaque du Hamas le 7 octobre, par crainte d'attentats, après avoir dit préparer une réponse à l'attaque de missiles de l'Iran.
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ATS et AFP
5 octobre 2024 à 03:28, mis à jour à 22:18
Sur le front avec le Hezbollah au Liban, le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a affirmé sa détermination à frapper "sans répit" le mouvement pro-iranien, dont 440 combattants ont été tués depuis lundi selon Israël.
En soirée, l'armée israélienne a lancé de nouveaux appels aux habitants à évacuer des secteurs de la banlieue sud de Beyrouth, un fief du Hezbollah violemment bombardée depuis plus d'une semaine.
"Cette semaine, nous commémorerons l'anniversaire de la guerre et du 7 octobre. Nous sommes prêts à augmenter nos forces en prévision de ce jour", par craintes d'attentats, a dit le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, sans autre précision.
Dans un message à l'occasion du 1er anniversaire lundi de l'attaque du Hamas contre Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza, le président israélien Isaac Herzog a dénoncé "la menace permanente que font peser sur l'Etat (d'Israël) l'Iran et ses mandataires terroristes, qui sont (...) déterminés à détruire notre seul et unique Etat-nation juif".
Israël "prépare une réponse" à l'attaque aux missiles mardi de l'Iran, ennemi juré d'Israël et allié du Hamas et du Hezbollah, a indiqué à l'AFP un responsable militaire israélien sous couvert d'anonymat.
"L'Iran a déjà lancé à deux reprises des centaines de missiles sur notre territoire et nos villes (...) Israël a le devoir et le droit de se défendre et de répondre à ces attaques et c'est ce que nous ferons", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Pour chaque action, il y aura une réaction proportionnelle et similaire de l'Iran, et même plus forte", a prévenu depuis Damas le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi.
Le contact avec Safieddine perdu
Selon Téhéran, les quelque 200 missiles tirés vers Israël sont une réponse "légitime" à l'assassinat de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, et à celui le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.
L'Iran avait en avril lancé une attaque aux missiles contre Israël en riposte à une frappe contre son consulat à Damas imputée à Israël.
Le président américain Joe Biden a déconseillé à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens. Son prédécesseur et candidat républicain à sa succession, Donald Trump, a suggéré des frappes sur les installations nucléaires de l'Iran.
Après avoir affaibli le mouvement islamiste Hamas lors d'une offensive de représailles toujours en cours dans la bande de Gaza assiégée, Israël a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front libanais, ouvert par le Hezbollah en soutien au Hamas le 8 octobre 2023.
Son armée a lancé une campagne de bombardements aériens violents et meurtriers sur les fiefs du Hezbollah au Liban, et une offensive terrestre dans le sud du Liban le 30 septembre.
Vendredi, elle a violemment pilonné la banlieue sud, visant, selon le site d'information israélien Ynet, Hachem Safieddine, potentiel successeur à Nasrallah qui était considéré comme l'homme le plus puissant du pays. L'armée israélienne n'a pas confirmé cette information.
Mais un responsable du Hezbollah a affirmé sous couvert de l'anonymat que le contact avec Hachem Safieddine avait été "perdu" depuis les frappes de vendredi.
"Sans répit"
Samedi, l'armée israélienne a affirmé avoir, depuis le 30 septembre, "éliminé environ 440 terroristes dont 30 commandants" lors de ses opérations terrestres et aériennes contre le Hezbollah.
Elle a affirmé avoir localisé entrepôts d'armes et tunnels souterrains dans le sud du Liban.
"(...) Nous devons infliger des dommages supplémentaires à l'ennemi, sans concessions et sans répit" pour le Hezbollah, a dit le général Halevi.
Le mouvement libanais a lui rapporté des affrontements avec des soldats israéliens et annoncé le tir de roquettes notamment sur une base aérienne et une entreprise industrielle militaire dans le nord d'Israël.
Mi-septembre, le gouvernement Netanyahu a fait figurer parmi les objectifs de guerre qu'il poursuit le retour des dizaines de milliers de déplacés chez eux dans le nord d'Israël, frontalier du sud du Liban. Il veut en finir avec les tirs de roquettes du Hezbollah et éloigner ses combattants des régions frontalières du sud du Liban.
Frappes meurtrières à Gaza
Depuis octobre 2023, plus de 2000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus d'un millier depuis l'intensification des frappes israélienne sur les fiefs du Hezbollah le 23 septembre, selon les autorités. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.
Une conférence internationale de soutien au Liban doit se tenir en octobre en France.
"On est à la rue depuis 13 jours", a déclaré Salma Salmane, 30 ans, une déplacée qui a fui la banlieue sud vers un quartier du centre de Beyrouth. "On vit un cauchemar sans fin."
Dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par 12 mois de guerre, 12 personnes dont des enfants ont péri dans de nouvelles israéliennes, selon des secouristes.
Depuis le début de la guerre, 41'825 personnes ont été tuées dans le territoire dévasté, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Lundi, M. Netanyahu doit prononcer un discours à la nation pour commémorer l'attaque du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.