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Scènes

Fribourg. Une pièce de théâtre avec Laetitia Casta et Roschdy Zem

La metteuse en scène argovienne porte sur les planches Une journée particulière, d’après le film culte d’Ettore Scola. Elle y trouve une résonance avec le monde actuel. A voir à Equilibre.

Les rôles principaux sont confiés à deux vedettes: Laetitia Casta et Roschdy Zem. © Simon Gosselin

Ghania Adamo

Ghania Adamo

25 octobre 2023 à 13:00

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » Il y a moins d’un an, deux productrices françaises, Claire Béjanin et Valérie Six, proposent à Lilo Baur de mettre en scène Une journée particulière, d’après le film d’Ettore Scola. L’Argovienne établie à Paris, habituée des grandes scènes européennes, refuse d’abord puis se ravise. «Le scénario, traduit en français par Huguette Hatem, m’a plu. Il entre en résonance avec la société d’aujourd’hui», confie-t-elle. Créée le 3 octobre dernier au Théâtre de Carouge (Genève), la pièce est accueillie à Fribourg à Equilibre les 30 et 31 octobre prochains. Les rôles principaux sont confiés à deux vedettes: Laetitia Casta et Roschdy Zem (lire ci-dessous).

Vous avez découvert le film d’Ettore Scola il y a déjà plusieurs années. Avez-vous eu envie de le revoir avant de monter votre spectacle?

Lilo Baur: Non, je ne l’ai pas souhaité, et pour cause: Ettore Scola avait lui-même adapté à la scène son scénario. J’ai donc voulu respecter son adaptation, légèrement différente du film; revoir ce dernier m’aurait peut-être éloignée de la version théâtrale.

Qu’est-ce qui a retenu votre attention dans cette version?

Lorsque vous lisez un texte, votre rapport à l’histoire change, il diffère du regard que vous pouvez porter sur un film. J’ai été frappée par la sensualité très grande qui marque cette rencontre entre deux solitudes. De nos jours, il est rare qu’un couple fasse connaissance sur le palier d’un immeuble ou au marché, cela se passe plutôt sur internet. On se débarrasse donc de sa solitude virtuellement, la rencontre entre couples ne touche ni la peau ni la chair. Le mode de fonctionnement a changé, la sensibilité également.

Mais dans les mentalités, quelle différence voyez-vous entre 1977 (année de la sortie du film) et aujourd’hui?

Avec l’homophobie et les droites extrémistes qui montent en Europe, je n’observe pas une grande différence, hélas. J’entends parfois des «Oh!» dans la salle quand Gabriele avoue à Antonietta: «Je suis pédé». Cela signifie qu’il y a encore des interdits qui pèsent sur les mentalités, et des pressions aussi. Dans le spectacle, il est dit que Mussolini encourage les couples à faire beaucoup d’enfants; au septième, les parents ont droit à une prime. On n’en est pas loin aujourd’hui. Un homme politique me confiait récemment que Giorgia Meloni demande aux Italiens de se reproduire davantage. Une manière de lutter contre l’immigration massive. A mon sens c’est une marginalisation, comparable à celle que l’on observe dans des pays comme l’Afghanistan où la femme ne peut que se soumettre.

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