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Scènes

Les arts vivants se mobilisent

La nouvelle Faîtière fribourgeoise des arts vivants organise sa première action samedi


 Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

10 février 2021 à 20:02

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » «Enfin!» pourrait-on dire: les compagnies professionnelles fribourgeoises de théâtre, danse, cirque ont trouvé un terrain d’entente. Les statuts de la Faîtière fribourgeoise des arts vivants (FFAV) ont été signés ce mercredi à Fribourg par la comédienne Jacqueline Corpataux et les metteuses en scène Joséphine de Weck et Joëlle Richard. La scène était le dernier domaine artistique qui n’était pas représenté à l’échelle cantonale. La FFAV comble un manque, d’autant que les arts vivants représentent «un domaine culturel important et dynamique». «Sa fondation représente un tournant que le Service de la culture appelait de ses vœux depuis plusieurs années», approuve Philippe Trinchan, chef du service.

La première «action» de la faîtière aura lieu samedi (lire ci-dessous). Jacqueline Corpataux ne cache pas que «la motivation de mutualiser les forces fribourgeoises n’est pas nouvelle» et que plusieurs tentatives ont été nécessaires avant d’aboutir. L’Etat de Fribourg autant que la fondation Equilibre et Nuithonie, en tant que principal lieu de création du canton, appellaient les compagnies fribourgeoises à se fédérer pour parler d’une seule voix, à l’image de ce qui se pratique dans les autres cantons romands. La situation sanitaire et ses conséquences majeures sur les milieux artistiques ont accéléré les efforts: «La pandémie a eu cet effet désirable que nous avons besoin d’être plus forts ensemble», acquiesce la nouvelle présidente.

Plus de 40 compagnies

«Nous avons besoin d’exister comme interlocuteur. Nous voulons être associés à la table des décideurs. Nous artistes ne sommes pas dans une bulle, à part, mais nous n’avions pas jusqu’ici de porte-parole. Cela nous manquait cruellement.» D’autant plus que les défis sont nombreux, sachant que la scène des arts vivants a énormément grandi depuis une dizaine d’années et que le nombre de compagnies a augmenté. Jacqueline Corpataux: «Les artistes reviennent à Fribourg, ils y restent. Mais on nous fait comprendre qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde. Nous savons qu’il y aura péril en la demeure. Nous ne voulons pas être mis au courant, sans y être associés, à la table des discussions.»

Précisément, pour Philippe Trinchan, «la politique culturelle doit s’ancrer dans la réalité des besoins des acteurs culturels. Une telle faitière permettra de renforcer la collaboration existante entre les autorités publiques et le milieu professionnel autour des enjeux de l’encouragement culturels». La FFAV s’assure donc une «crédibilité» et d’être écoutée. «Mais la baguette magique n’existe pas, est consciente la nouvelle présidente. Les artistes paient le prix fort de la situation actuelle.»

28

compagnies de théâtre font partie de la FFAV

Pour la FFAV, «les artistes», ce sont pour l’instant 28 compagnies de théâtre, confirmées ou émergentes. En comptant les compagnies de danse et de cirque, «nous arriverons à pas loin d’une quarantaine». Un vivier «strictement professionnel», insiste Jacqueline Corpataux, dont le canton peut être fier selon elle.

Les enjeux qui attendent la nouvelle faîtière sont nombreux. Comme l’explique Philippe Trinchan, «le vivier fribourgeois en arts vivants est d’une grande vitalité. Avec l’augmentation du nombre de compagnies et de projets, alors que les moyens financiers restent les mêmes, on risque une fragilisation de l’économie de ce domaine. La FFAV devra renforcer les coopérations entre ses membres et aborder ces thèmes avec ses divers partenaires institutionnels, comme les salles ou les collectivités publiques.» La communication est un cercle vertueux qui tient aussi à cœur à Jacqueline Corpataux: «Nous aimerions être transparents entre nous. Que la communication se fasse, que les informations circulent.» En particulier actuellement, alors qu’il s’agit de mettre en œuvre les aides Covid.

En cette période de crise, où les annulations se sont accumulées depuis un an, le risque d’embouteillage à l’heure de la reprise est grand. Pour l’instant les compagnies fribourgeoises ont reçu l’assurance que leurs créations seraient reportées et jouées. Mais à plus long terme, «Nuithonie et le Théâtre des Osses ne seront pas suffisants» pour permettre à toutes les compagnies fribourgeoises de travailler, s’inquiète Jacqueline Corpataux.

Davantage de résidences?

L’une des solutions serait d’élargir le nombre de lieux de création, pour éviter que le canton se contente de ces deux scènes phares. «Les salles des districts sont bien équipées, mais sous-employées», estime la présidente de la nouvelle FFAV. Elle souhaite développer «un circuit court» et soutenir une économie «locale» de diffusion pour que les créations fribourgeoises circulent davantage et que canton et districts se donnent les moyens d’une politique culturelle plus ambitieuse, en permettant aux salles d’ouvrir des résidences de création: «Nous voulons essaimer ailleurs que dans le Grand Fribourg!»

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