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Scènes

Théâtre Boulimie. Le rire, une affaire des plus sérieuses

Le théâtre Boulimie est le pionnier de la comédie en Suisse romande. Son directeur artistique, Frédéric Recrosio, rappelle les combats des fondateurs pour légitimer les spectacles d’humour.

A Lausanne, le théâtre Boulimie donne 100 à 120 représentations par saison et propose quatre à six créations par année.
Pierre Vogel/Théâtre Boulimie

Aurélie Lebreau

Aurélie Lebreau

Aujourd’hui à 00:00

Temps de lecture : 5 min

Le 24 février 1970 ouvrait le théâtre Boulimie, sur la mignonne petite place Arlaud, à Lausanne, avec un spectacle de cabaret-théâtre intitulé L’oiseau mort, le gant et la pantoufle mettant en lumière Martine Jeanneret et Lova Golovtchiner – les deux fondateurs du théâtre et de la troupe Boulimie, une poignée d’années auparavant – et Samy Benjamin. «Martine, Lova et leur bande ont construit le gradin de la salle de leurs mains», dans ce qui était auparavant un restaurant, rappelle Frédéric Recrosio, humoriste et codirecteur du théâtre avec Marion Houriet depuis 2020. Pionnier, en Suisse romande, de la comédie à laquelle il est entièrement dévoué, le petit théâtre (152 places) au charme ravageur, organisé en fondation privée, est soutenu tant par la ville de Lausanne que par l’Etat de Vaud, ce qui en fait un ovni dans le paysage du rire. «Dans le monde, les lieux dévolus à l’humour naissent généralement de manière souterraine puis deviennent le plus souvent des entreprises privées, poursuit Frédéric Recrosio. Ici se concentrent plus de 50 ans de combats et de luttes pour défendre le cabaret et faire admettre les spectacles humoristiques comme un art légitime.» Pas de doute, à Boulimie, le rire est une affaire des plus sérieuses. Entretien.