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Scènes

Le reflet de la pleine lune sur l’eau

Dans Mångata, sa nouvelle pièce, Joëlle Richard met en scène un amour au féminin

Raïssa Mariotti tient le rôle principal – aux côtés de Mirabelle Gremaud et Joëlle Richard.

 Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

5 janvier 2022 à 13:27

Temps de lecture : 1 min

Nuithonie » La puissance de son écriture a déjà remué Nuithonie dans la fable apocalyptique Ta main, le huis clos marin d’une fille de joie et d’un passeur, Plein Cœur, et le jeu des désillusions et du hasard de Moïra. Joëlle Richard est à nouveau invitée sur le plateau des créations fribourgeoises: elle met en scène dès mardi prochain un nouveau texte dont elle est l’auteure, Mångata, titre énigmatique qui vient du suédois et qui évoque le reflet de la pleine lune sur l’eau.

Mythologie, symbolique de l’eau ou du cycle lunaire: on devine au titre la richesse des évocations de l’auteure. Sa langue métaphorique puise à des sources intimes, à des sensations corporelles, autant qu’à tout un réseau de références, tissé de recherches, de lectures, de discussions, de combats. Son combat à elle, c’est d’imposer au théâtre des rôles forts et complexes de femmes. Mais il y a aussi chez Joëlle Richard la défense d’un théâtre qui place le texte, les mots et leur musique au centre.

Enfermement

Les premiers mots de Mångata ont été posés sur le papier en plein cœur du premier confinement qui a suivi la sidération, aux débuts de la pandémie, il y a bientôt deux ans. Au moment de proposer un nouveau spectacle au directeur de Nuithonie, elle rêvait d’une grande distribution et d’une autre pièce. Mais face à la difficulté pour les artistes de créer en période d’incertitudes, c’est ce trio qu’elle a finalement choisi de développer.

Deux amitiés le portent: la fidélité de la comédienne Raïssa Mariotti, qui joue pour la troisième fois sous sa direction; et la rencontre avec Mirabelle Gremaud, formée au théâtre de mouvement et musicienne. Joëlle Richard a découvert pendant le festival fribourgeois Les Impromptus en juillet 2020 ses compositions, sa voix et les sonorités qu’elle tirait de sa harpe. C’est à trois que la pièce s’est finalement définie, affinée, Raïssa Mariotti portant la plus grande partie de la partition textuelle, et Mirabelle Gremaud jouant la musique en direct. Mais la langue, son rythme et son inspiration viennent des heures solitaires vécues par Joëlle Richard: «J’ai ritualisé mes journées, pour garder une santé mentale.» L’écriture est pour elle, particulièrement durant ces moments de retraite intérieure et forcée, «une valeur refuge», raconte-t-elle.

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