Nuithonie. La Voie de l'impératrice et cet instant où tout peut basculer

Nuithonie » Entendre la voix des femmes, Joséphine de Weck le fait naturellement, en mettant sept femmes en scène dès ce jeudi soir à Nuithonie. Elle ne tape pas des poings, elle n’a rien à revendiquer, elle dit simplement l’évidence qu’elles ont une force et une parole.

Elles sont sept sous sa plume d’autrice et sa direction d’actrices, on ne sait pas d’emblée leur nom, mais le voile se lève petit à petit sur la raison qui les réunit sur le plateau, une lettre intrigante, un appel de leur grand-mère. Comédiennes ou danseuses, elles forment un chœur au début de La Voie de l’impératrice. Avant que l’écriture chorale ne les prenne à part, ne leur offre des échappées belles, pour les distinguer, les singulariser. Ou pour exprimer toutes ces voix, cette complexité que chaque femme porte en elle.

Pour Joséphine de Weck, le point de départ à ce désir d’écriture au féminin a été le vertige vécu un jour de 2019, où elle ressent très intimement le besoin de partir: «Il fallait changer de vie. Mais est-ce que je pouvais rester?» s’interroge-t-elle alors. A ce moment important d’hésitation, elle a des discussions avec sa propre grand-mère, avec qui elle cultive une relation privilégiée. L’histoire de son aïeule aujourd’hui disparue résonne en elle, car elle-même a été très proche de faire ses valises: «Pourquoi n’était-elle jamais partie alors qu’elle y avait pensé?»

Tabula rasa

Dans leur dialogue, l’autrice et metteuse en scène mesure entre sa grand-mère et elle l’évolution du contexte social. Mais aujourd’hui comme hier, le poids de certaines décisions importantes est toujours lourd, quelle que soit la décision qu’on prenne, quelle que soit la réponse qu’on trouve. Faire tabula rasa du passé? Oser quitter son foyer et ses enfants? Démissionner d’un poste de cadre en vue? Echapper aux carcans, aux normes, aux attentes des autres? Impensable pour une femme?