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Scènes

One-man-show. Eric Constantin nous fait rire avec la littérature

Le Fribourgeois, Valaisan d’origine, présente samedi à L’Azimut, à Estavayer-le-Lac, son spectacle«Voltaire, Rimbaud, Internet et moi». Il y parle littérature, avec humour.

Eric Constantin parle de sa passion dans son spectacle: la littérature. © Johanna Rohrbasser

Tamara Bongard

Tamara Bongard

28 février 2024 à 02:10

Temps de lecture : 1 min

Son nom de famille, Constantin, ne laisse pas beaucoup de doutes sur ses origines. Elles sont bien valaisannes, oui, et il est le neveu d’une célèbre figure du canton, Bernie. Pas de Swiss Reggae chez Eric qui vit à Fribourg depuis 20 ans, mais longtemps des chansons jouées à la guitare. Puis il est passé par les ondes radio où il a mis sa plume au service de l’humour. L’année dernière, le quadragénaire a créé son premier one-man-show, Voltaire, Rimbaud, Internet et moi qui a l’ambitieux projet de faire rire avec de la littérature. Ce spectacle fait une halte samedi à L’Azimut à Estavayer-le-Lac. L’occasion de revenir sur ce projet original.

Vous faites de la scène depuis longtemps mais vous aviez commencé par être chanteur…

Eric Constantin: Oui, j’ai fait dix ans de chansons jusqu’en 2015 ou 2016. Mais depuis mars 2023 je me consacre à ce one-man-show.

Pourquoi ce changement? Parce que vous aviez envie de la scène mais plus de chanter?

Après la musique, j’ai démarré Les Dicodeurs sur La Première et j’ai découvert le plaisir d’écrire des choses qui se voulaient drôles. Il m’a fallu sept ou huit ans pour oser proposer seul, sur scène, pendant 1 h 15, un thème qui m’intéresse. J’ai pris ce temps car j’ai du respect pour le métier d’humoriste.

Pourquoi avez-vous choisi le sujet de la littérature?

Parce que c’est le thème que je connais le mieux. Je n’avais pas envie de faire du stand-up où on parle essentiellement de soi. Je voulais monter un spectacle d’humour avec des sketches en variant les formes. Comme j’enseigne la littérature depuis 20 ans, je me suis dit que j’avais déjà un matériel de base. En discutant avec Marc Donnet-Monay, j’avais émis une vingtaine d’idées de spectacle que je trouvais extrêmement brillantes, lui n’en a trouvé qu’une seule de potable et c’était celle-là. Les gens qui font des blagues sur eux, leurs enfants, leur travail, leur vie quotidienne sont nombreux. Si je voulais me démarquer, surtout à mon âge, il fallait que je sois original.

Avez-vous travaillé en prenant vos 20 dernières années de cours et en regardant qui étaient les auteurs les plus marrants?

(Rires) Il n’y a pas des masses d’auteurs très très marrants. Quand on enlève Molière et Voltaire… L’idée était plutôt de faire aimer la littérature par tous les moyens à des gens qui sont passés à côté à l’école parce que c’était obligatoire, parce que tel livre n’était pas dans le programme ou parce qu’ils avaient des a priori. Le moyen général de les toucher est l’humour, mais un peu comme en cours, il faut varier les procédés si on veut intéresser les gens. Parfois, le moyen a dicté le sketch, par exemple en utilisant les jouets de mes enfants pour imiter un spectacle de marionnettes afin de raconter une histoire vraiment fun, comme celle du Comte de Monte-Cristo. Parfois, l’œuvre me plaisait, comme Phèdre de Racine et je me suis demandé comment l’aborder de manière originale. En l’occurrence, c’était en la commentant comme un match de foot.

Vous aviez déjà testé le domaine humoristique via les Dicodeurs, mais le passage à la scène est tout de même différent. Comment avez-vous opéré la transition?

Cela a représenté des heures de doutes. L’humour, surtout dans le stand-up, est devenu un domaine où les gens essaient 5 minutes, qui, si elles marchent deviennent 10 minutes, etc., c’est-à-dire qu’ils travaillent sous forme de rodage progressif. Moi j’imaginais un spectacle de 1 h 20 avec un début, un milieu, une fin, et un tout cohérent, ce qui ne se teste pas beaucoup. Le doute est donc resté jusqu’en mars dernier au Strap’où je l’ai rodé. Jusque-là je ne l’avais montré qu’à Lucas Thorens, qui est également un Dicodeur, et nous avons travaillé sur une structure. Je l’ai aussi joué à ma femme et à mes deux enfants, qui avaient 12 et 9 ans, c’est dire à quel point ils étaient sensibles aux problèmes de littérature chez Albert Camus. Je me suis ensuite inspiré d’humoristes qui me plaisent et qui font de la vulgarisation. J’ai essayé de faire un mix de tout cela, puis après plusieurs dates, j’ai trouvé ma manière de faire.

Vous avez donc modifié votre spectacle depuis les premières représentations…

Le rythme surtout. J’avais 1 h 20 de spectacle dans ma tête depuis des années. Pas tel quel mais j’avais l’envie et les idées. Quand je regarde le rodage du premier soir, j’ai tout donné, mais très vite. Aujourd’hui je profite davantage de l’instant présent, de l’interaction avec le public. Des passages ont disparu, d’autres ont été rajoutés et cela va continuer je pense.

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