Bulle » Matricule 889. En prison, c’est comme si la personne ne comptait pas. Dans la Polunsky Unit de Livingston, une prison de haute sécurité du Texas, Roger McGowen purge une peine démesurée. Il a été condamné à mort en 1987. C’est sa descente aux enfers, puis sa résilience intérieure que raconte cette pièce portée par Renato Delnon. Les représentations commencent mercredi prochain et ont lieu jusqu’au 30 septembre dans la salle du Tribunal, au Château de Bulle.
Tribunal? Ce haut lieu du troisième pouvoir a une forte connotation d’injustice dans le cas de Roger McGowen. Né pauvre et noir dans un quartier «ghetto», l’Afro-Américain couvre son frère qui commet un meurtre lors d’un cambriolage. Les recherches de la police son baclées, la machine judiciaire s’emballe, la présomption d’innocence ne vaut pas. Faute d’un bon avocat, il passe 25 ans dans ce qu’on appelle les couloirs de la mort. Des lettres échangées avec le Suisse Pierre Pradervand et la constitution d’un comité international de soutien apportent de la visibilité à son cas. Des fonds sont réunis pour engager un nouvel avocat, enfin suspendre sa condamnation et muer sa peine en perpétuité.