Le jazz, le buzz et le sage

Lausanne » En jazz, un accord de onzième augmentée est à la fois tension et ouverture, sortant de la gamme tonale pour ouvrir aux couleurs modales. Ce petit solfège liminaire pour dire que JazzOnze+ continue de bien porter son nom, reliant les légataires de la grande histoire des musiques improvisées aux inventeurs des avant-gardes.

On ne s’étonne donc pas que cette 35e édition du festival lausannois semble embrasser tout le spectre bleu, du prélude confié à Sofiane Pamart à la cadence finale assurée par Abdullah Ibrahim. Deux pianistes, deux jazz. Au premier, roi des streams et «French Piano King» autoproclamé, le mondialisme contemporain où Chopin et Booba se retrouvent en territoire pop. Les spectateurs des Francomanias ont d’ailleurs pu apprécier la semaine passée sa hautaine virtuosité bling. Au second, légende libertaire sud-africaine repérée par Duke Ellington qui lui fera une place dans son orchestre, la tradition où plane l’ombre de Monk. Entre le buzz et le sage, cinq jours d’expressions improvisées.

Explosivité rock

«C’est l’une des éditions les plus importantes de l’histoire du festival», s’est réjoui le directeur Gilles Dupuis à l’heure d’annoncer devant presse et partenaires l’affiche de cette manifestation qui, du 1er au 6 novembre, revient «au format habituel, et prend encore un peu d’ampleur», avec des concerts organisés dans huit salles différentes, dont les Docks ou l’église Saint-François.