Logo

Musique

Critique. Chant populaire revisité à Belfaux, le sourire en plus

L’affiche était alléchante, et elle n’a pas déçu. Le concert du dimanche s’est avéré fascinant et porteur de mille émotions au gré de tubes populaires de toute la Suisse.

En compagnie du Chœur des Armaillis de la Gruyère, Marie-Claude Chappuis vernissait son nouveau disque, Sur l’Alpe, dimanche à l’église de Belfaux. © Alain Wicht

Daniel Fattore

Daniel Fattore

13 novembre 2023 à 18:05

Temps de lecture : 1 min

Ils sont venus bien en avance, les auditeurs de l’événement musical donné dimanche à Belfaux. Très vite, ils ont empli toute la grande église néoclassique du bourg. L’affiche était alléchante, et elle n’a pas déçu: à la fois concert de gala et vernissage du disque Sur l’Alpe, le concert du dimanche s’est avéré fascinant et porteur de mille émotions au gré de tubes populaires de toute la Suisse, revisités dans un esprit d’innovation respectueuse où l’art choral se mêle aux solos et à la musique de chambre, cor des Alpes et hackbrett en prime. Artisane constamment souriante de ce vaste projet musical, la mezzo-soprano Marie-Claude Chappuis, enfant du pays, a su enchanter le public avec une vingtaine de chants et d’airs qui l’ont, la première, touchée.

Pourtant, c’est sur une note solennelle que le concert s’ouvre. Après une belle et lente introduction au cor des Alpes, exécutée par Lisa Stoll avec une netteté jamais prise en défaut, les visages des chanteurs du Chœur des Armaillis de la Gruyère, imposante phalange d’hommes, apparaissent concentrés et sérieux, conscients de leur rôle de lever de rideau. Leur version de A Moléjon se révèle claire et empreinte de finesse. Déjà, le public est dans l’ambiance. S’il aime la vigueur contrastée de Sale printemps, pièce méconnue et facétieuse de Joseph Bovet, l’auditoire a connu son premier frisson avec l’interprétation du célèbre Baiser de ma mère, où Marie-Claude Chappuis, pour sa première intervention en soliste, allie la simplicité de la musique populaire et l’art du chant classique, osant même quelques glissandos pour donner de cette pièce une version renouvelée, de manière à la fois étonnante et judicieuse.

Equipe bien rodée

L’auditeur féru d’art choral, fribourgeois ou plus lointain, est souvent coutumier d’une musique chantée sans accompagnement musical. En s’associant à une équipe bien rodée de musiciens, ainsi qu’à sa mère Thérèse Chappuis à l’occasion, Marie-Claude Chappuis s’assure de donner des teintes neuves, voire épatantes, à des airs mille fois entendus. Elles sont le plus souvent marquées par des rythmes qui donnent envie de danser. Ainsi, la mezzo-soprano s’amuse de l’air alémanique Im Aargaü sind zwöi Liebi et donne une version facétieuse de Il Cucù, mélodie tessinoise interprétée à un rythme soutenu. Enfin, les mélomanes retiennent la version léchée de Galé Gringo par le baryton Simon Ruffieux, qu’on retrouve dans une interprétation délicate de A ta quenouille.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Musique

Metal. Calcined au lance-flammes

Ce n’est pas vraiment le genre d’album qu’on écoute pour se détendre après une journée de travail, ou pour agrémenter une séance de yoga. Depuis plus de quinze ans, les Fribourgeois de Calcined font plutôt dans le brutal. Le brutal death metal pour êtr...